Le secteur français du crowdlending dispose désormais de bases solides pour faire face à l’adversité

réunion de finance participative

Il y a de cela près de deux ans, le monde de la finance participative a été bouleversé par un phénomène très peu encourageant, la chute de nombreuses plateformes spécialisées dans le domaine du crowdlending à l’instar d’Unilend, son pionnier. Une situation donnant suite à certaines failles affaiblissant le système.

En France, le crowdlending est l’un des segments de la finance participative à connaitre une effervescence non négligeable face à l’adversité qui a fini par engendrer la chute de nombreux acteurs qui se sont spécialisés dans ce type de prêt destiné aux entreprises.

Tout cela, parce que ce système ne disposait pas de bases solides pour y faire face si l’on croit certains observateurs. Mais d’après Fabien Michel, un expert dans ce domaine, cette époque est révolue puisque les opérateurs qui ont survécu au cataclysme ont su rectifier le tir à travers l’adoption de nouvelles stratégies leur permettant de développer leur activité dans les meilleures conditions.

Un modèle économique défaillant était à l’origine de la chute

À titre de rappel, le crowdlending est un segment du financement participatif destiné à financer des projets d’entreprise. Et dans ce domaine Unilend se veut être l’un des pionniers majeurs sur le territoire français en misant essentiellement sur ce type d’activité.

Mais comme pour de nombreux autres acteurs qui s’y sont spécialisés, cette plateforme a vite fait de se retrouver sur la paille pour permettre aux analystes de dire que l’origine de leur chute est liée à un modèle économique défaillant. Pour le dire, ces derniers en ont d’ailleurs pointé du doigt les principaux facteurs :

  •  Une rémunération réelle trop maigre pour les plateformes avec une moyenne limitée à 4% à travers les commissions ;
  •  Une rémunération largement insuffisante pour les prêteurs face aux risques liés à l’investissement et à la fiscalité, malgré un taux moyen de 7,18% ;
  •  Des financements chers pour les emprunteurs ;
  •  Près de 98% des demandes sont refusées pour ne représenter qu’un taux d’acceptation de 1,04%, alors que cette solution est censée servir de recours face aux refus des banques.

Soit autant d’éléments qui ont largement contribué à l’affaiblissement du système qu’au final l’ensemble des plateformes de crowdlending présentes en France n’a, en 2018, récolté que 7,7 millions d’euros pour représenter le poids total d’un établissement bancaire classique. La preuve que ces opérateurs se sont retrouvés dans une très mauvaise posture.

Le système a tiré leçons de ses erreurs

La défaillance au niveau du modèle économique du crowdlending a certes anéanti les efforts de certaines plateformes, mais pour ceux qui y ont survécu, elle a servi de repère pour permettre à ces derniers de tirer leçons de leurs erreurs.

En ce qui concerne la rémunération par exemple, le taux de concours a été relevé à 8,5% pour aux prêteurs de bénéficier d’un rendement brut de 3% net d’impôt et de risques. Quant à celle des plateformes qui repose sur la commission, la parade est de faire en sorte de trouver davantage d’investisseurs ainsi que de projet à financer si l’on croit Fabien Michel qui s’est exprimé en ces termes :

Dans ces conditions, il faut davantage compter, d’une manière beaucoup plus classique, sur la constitution d’un réseau de prescripteurs et d’apporteurs d’affaires.

Fabien Michel.

Quant aux entreprises emprunteuses, les critères de sélection des dossiers ont été clarifiés pour permettre à un plus grand nombre d’entre elles de bénéficier des financements. Dans ce sens, les plateformes ciblent principalement les TPME.

Celles dont les besoins financiers avoisinent les 100 000 euros en notant que leur chance est décuplée si elles arrivent à générer un chiffre d’affaires compris entre 7 et 8 millions d’euros. Et pour séduire davantage la clientèle les délais d’attente des réponses ont été réduits à moins de 24 h ou 48 h.

Du côté des prêteurs, les changements sont aussi au rendez-vous à travers la prudence plus accrue des investisseurs qui sont désormais avertis des risques liés aux défauts de paiement. Pour éviter le pire, ces derniers ont en effet changé de stratégies en diversifiant autant que possible leur placement. À Fabien Michel d’y apporter plus de précision :

Les particuliers qui prêtent à des entreprises par l’intermédiaire des plateformes de crowdlending investissent en moyenne 2 500 à 3 000 euros, de plus en plus souvent à travers des tickets de très faible montant, de l’ordre de 100 euros, qu’ils répartissent sur 20 à 30 projets différents.

Fabien Michel.

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