Les salariés mettent la pression aux dirigeants des entreprises de la Silicon Valley

centre ville San Francisco

Kickstarter, une entreprise américaine siégeant dans la Silicon Valley aux côtés de nombreuses enseignes spécialisées dans les nouvelles technologies, pourrait connaître un bouleversement en interne. L’idée de mettre en place un syndicat émerge dans l’esprit des employés. Ils estiment que la société, qui a été longtemps reconnue pour son sens de l’éthique, ne prône plus cette valeur.

S’il est un endroit qui réunit un grand nombre de talents spécialisés dans la high-tech et de scientifiques investis dans l’innovation aux États-Unis, la Silicon Valley figure parmi les plus connus. Ce parc technologique de renommée mondiale regroupe les plus grandes industries de pointe, dont Amazon et Google. Nombreuses sont alors les personnes qui rêvent d’y faire carrière, pour le privilège que cela représente.

Toutefois, depuis quelques années, certaines de ces entreprises, comme Kickstarter, traversent des crises en interne dues à la pression exercée par les salariés. Ces derniers remettent en question les partenariats conclus.

Des employés s’indignent face aux projets réalisés pour le compte des autorités fédérales et étrangères

Au même titre que les employés de Microsoft, ceux de Salesforce ont réagi face à l’usage des dispositifs de reconnaissance faciale par la police fédérale. Il en est de même chez Amazon qui collabore avec les autorités d’outre-Atlantique (entre autres les services américains d’immigration), ces dernières étant intéressées par son outil de détection des visages.

Le géant du commerce électronique a lancé Rekognition en 2016. Ce dispositif se veut être compatible avec tous les contenus multimédias.

Du côté de Google, les salariés ont riposté contre la manière dont les dirigeants ont géré les affaires liées aux problèmes de harcèlement sexuel en interne, mais pas seulement. Ils ont aussi exprimé leur désaccord par rapport à un projet de lancement d’un moteur de recherche conforme aux dispositions prises par l’État chinois en termes de censure.

Or, le GAFA a quitté le marché chinois il y a huit ans pour justement éviter de se plier aux mesures de censure imposées par le gouvernement local.

Kickstarter est la première grande enseigne de technologie à essayer de dresser un syndicat

Le jeudi 12 septembre dernier, une enquête concernant la crise interne au sein de l’entreprise Kickstarter a été publiée par le magazine américain Slate. Ceux qui travaillent pour cette plateforme digitale dédiée au crowdfunding ont tenté de se syndiquer pour manifester leur désapprobation quant à une décision de censure de la direction.

Face aux tensions qui s’y sont créées, la société a fini par céder à la réalisation d’un projet qui relate le développement du racisme outre-Atlantique via des bandes dessinées.

Mais il a fallu que deux salariés particulièrement actifs dans l’organisation du syndicat soient remerciés. Taylor Moore, une des employées impliquées, a fourni quelques explications à The Verge, un site américain :

Il s’agit aussi d’un abandon affreux de valeurs pour cette entreprise que j’ai aimée, et pour laquelle j’ai travaillé de tout mon cœur.
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