La marque d’horlogerie Routine ambitionne de contribuer à la relocalisation des emplois

capture ecran du site Routine

Depuis quelque temps, les plateformes dédiées au financement participatif rassemblent une myriade de jeunes marques d’horlogerie. Le fondateur de Routine, Florian Chosson, a pour sa part lancé son entreprise sur le site Ulule. La marque cherche par ailleurs à relocaliser les emplois dans le secteur en France. Actuellement, elle recense 13 ateliers dans tout l’Hexagone.

L’ancien ingénieur des Mines Florian Chosson a découvert l’univers de l’horlogerie durant un stage auprès d’une manufacture en Suisse. Il a ainsi décidé de lancer sa propre marque baptisée Routine. À travers cette initiative, l’entrepreneur cherchait dès le départ à prioriser le 100 % made in France. Il souhaitait également ramener les compétences dans l’Hexagone, au lieu de les laisser au profit de la Suisse et de l’Asie.

Afin de réaliser ses projets, le fondateur de Routine a invité ses contacts sur les réseaux sociaux à le soutenir sur Ulule, le site français consacré au financement participatif. Il a réussi à atteindre ses objectifs en 6 heures en septembre 2018.

Les horlogers soutenus par le financement participatif

Le financement participatif s’avère particulièrement favorable à l’horlogerie en raison de leur similarité. En effet, plus qu’un simple accessoire, une montre est généralement liée à une histoire.

De même, les internautes ont besoin de se reconnaître dans le projet et d’être personnellement impliqués avant de se lancer dans le financement participatif. Ainsi, les jeunes marques horlogères séduisent les participants sur ces plateformes.

Comme le remarque l’horloger jurassien Clément Meynier :

« La plateforme américaine Kickstarter est devenue un canal de distribution horlogère à part entière ».

Clément Meynier

Grâce au soutien des internautes, l’entrepreneur a notamment pu créer deux marques, la ligne féminine Koppo et son pendant masculin, Depancel. La première a été financée via deux campagnes de financement participatif sur KissKissBankBank. L’horloger a ainsi levé 15 000 euros en 2014 et 180 000 euros en 2016.

Depancel, pour sa part, a bénéficié d'une première campagne en 2016 à travers la prévente de 800 montres sur Kickstarter, pour un montant total de 280 000 euros. La marque a lancé une deuxième campagne en juin dernier.

D’après le quotidien Le Temps, ce phénomène n’est pas typiquement français. Près de 85 marques suisses ont aussi été lancées sur le site américain Kickstarter de 2017 à 2018. Cependant, ces enseignes n’ont pas toutes survécu. Selon Philippe Lebru, fondateur d'Utinam, ces plateformes représentent un « banc d’essai » pour les entrepreneurs en horlogerie.

Comme le précise Clément Meynier :

« Le financement participatif permet de demander au client ce qu'il veut, nous lui soumettons le design pour produire ce qu'il désire ».

Clément Meynier

Entre temps, l’horloger jurassien a bénéficié d’une levée de fonds à hauteur de 1,1 million d'euros pour développer sa politique de rationalisation des ventes. Selon lui :

« La levée de fonds, c'est pour de l'investissement en capital. Le financement participatif (est) pour le chiffre d'affaires et les ventes ».

Clément Meynier

Une marque prônant la relocalisation des emplois

En 2018, six semaines après le début de sa campagne de crowdfunding, Routine est parvenue à effectuer 616 préventes pour ses montres. Selon les analystes de Makesense, ces chiffres lui auraient déjà permis de relocaliser deux emplois à temps plein au sein de ce secteur. Il s’agit d’ailleurs de l’objectif de la marque sur le long terme.

En priorisant le made in France, Routine ambitionne de ramener dans l’Hexagone les emplois spécifiques à cette filière. Par ailleurs, elle cherche à réaliser ses projets en proposant des montres de grande qualité à des prix raisonnables. De plus, pour se démarquer dans le milieu, la marque a fait de cette démarche un de ses premiers arguments de vente.

Florian Chosson explique :

« Aujourd'hui, l'horlogerie est portée par les marques, mais plus par le savoir-faire. Moi, je voulais y revenir, c'est pour cela que je suis venu en Franche-Comté, où j'ai passé deux ans à chercher des sous-traitants partenaires ».

Florian Chosson

En accord avec ce principe, le fondateur de Routine navigue entre le siège de la marque à Romans-sur-Isère, Paris, l’incubatrice de la start-up, et le Doubs, haut lieu de la filière horlogère française. Cependant, l’entreprise a rencontré quelques difficultés entre temps, notamment la liquidation judiciaire d’un de ses sous-traitants à la fin du premier trimestre 2019. Ce dernier devait pourtant assembler le mécanisme des montres de la marque.

Malgré ces contretemps, l’entreprise a poursuivi son développement. Elle a notamment pu financer trois emplois à temps plein grâce aux 800 commandes enregistrées sur son site. La marque a déjà livré les 200 premières unités et travaille actuellement sur les autres.

Pour l’instant, Routine n’a pas encore réussi à fabriquer intégralement ses montres en France. Néanmoins, l’Hexagone enregistre 92 % de leur valeur ajoutée à travers ses ateliers. Ces derniers s’occupent de l’usinage, du polissage, des gravures ainsi que de la fabrication du bracelet, des couronnes, etc.

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