Un rendement alléchant du crowdfunding immobilier mais des risques réels

maisons en miniature en bois

Pour financer une opération immobilière, le crowdfunding est une option de plus en plus prisée. Que ce soit sous la forme d’un prêt rémunéré ou via la souscription d’actions d’une entreprise, cette formule séduit les épargnants, principalement grâce à un rendement de l’ordre de 8 % à 12 %. Toutefois, ces derniers doivent être conscients de la réalité du risque de perte en capital.

Une opération avantageuse pour les épargnants et les promoteurs

Important Même avec un petit budget, les personnes physiques ou morales peuvent aujourd’hui participer à la réalisation d’un projet immobilier et faire fructifier leurs fonds.

Elles doivent pour cela passer par des sites de financement participatif spécialisés :

  • soit via un emprunt obligataire,
  • soit via un investissement en capital (opération désignée par « private equity »).

Selon les statistiques de la plateforme Hellocrowdfunding, agrégateur de projets de crowdfunding immobilier

« Les épargnants s’engagent pour 12 à 48 mois et peuvent espérer un rendement compris entre 8 et 12 % avec une moyenne de 9,5 % ».

Vincent Sillègue, cofondateur et président de Koregraf, plateforme spécialisée dans ce domaine, explique les écarts de taux constatés d’un projet à l’autre par trois types de facteurs :

  • la solidité financière du promoteur, sa réputation, ses précédentes réalisations,
  • la localisation géographique et les caractéristiques du (des) bâtiment (s) à construire,
  • la qualité des sous-traitants ayant soumissionné à l’appel d’offres du promoteur.

Important En levant des fonds auprès des internautes, ce dernier a la possibilité de débloquer les centaines de milliers d’euros de fonds propres engagés lors du lancement du programme, s’affranchissant des conditions drastiques imposées par les banques. De plus, les actionnaires représentent autant de potentiels ambassadeurs pour son projet.

Des risques en hausse avec l’arrivée de nouveaux acteurs

Mais cette rémunération très alléchante par rapport à d’autres types de placements s’accompagne d’un risque. Les experts du marché rappellent que

« Le capital n’est pas garanti, et que jusqu’au remboursement effectif, les épargnants risquent de perdre tout ou partie des sommes investies ».

Bien que le taux de défaut global des projets en cours soit faible, à moins de 1 %, c’est un point clé à connaître avant de s’engager.

Par ailleurs, les aléas sont nombreux dans la construction : formalités administratives, soucis juridiques, intempéries, défaillance d’un sous-traitant, etc. Les épargnants doivent se préparer à des ralentissements, voire à une suspension du projet. Enfin, si les lots ne se vendent pas aussi rapidement que prévu, le remboursement des investisseurs peut en pâtir.

Le succès du crowdfunding immobilier attire de nouveaux acteurs, une évolution qui réduit la sécurité pour les investisseurs.

« D’un côté, les marchands de biens se multiplient, dont certains ne recourent pas au crédit bancaire et comptent donc exclusivement sur les internautes pour le financement, ce qui entraîne un risque de spéculation »

Selon les professionnels du secteur.

Important Ces derniers évoquent également une nouvelle tendance, qui consiste à financer la maison-mère de l’entreprise de promotion immobilière au lieu d’une opération spécifique.

L’argent investi peut donc être réparti entre différents projets au gré des besoins du promoteur sans communication transparente.

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