Le financement des projets d’énergie verte bat son plein en France

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La France semble encore à la traîne en ce qui concerne l’avancement de la transition énergétique, à en croire les chiffres annoncés par le ministère de la Transition écologique et solidaire. D’après le dernier baromètre de la finance participative, le pays rattrape son retard. De fait, la somme investie dans l’énergie verte via cette voie aurait presque frôlé les 40 millions d’euros en 2018.

38,7 millions d’euros, c’est l’estimation du financement des projets relatifs aux énergies renouvelables enregistré auprès d’une dizaine de plateformes dédiées, l’année dernière. Soit presque le double des réalisations de 2017. C’est en tout cas ce qu’a révélé le troisième baromètre communiqué tout récemment par FPF (Financement participatif France) et GreenUnivers.

Un chiffre qui prouve largement l’intérêt que portent les Français pour l’optimisation de la transition écologique. D’autant qu’il faut admettre qu’outre sa réglementation plus assouplie, ce type d’investissement ne manque pas de rentabilité.

L’étude a d’ailleurs permis de constater que le solaire figure en tête de liste parmi les quelque 153 plans d’action ayant bénéficié d’un coup de pouce financier, dépassant de très loin les autres projets tels que l’éolien et les réseaux de chaleur.

Un essor incontestable

Le 17 avril dernier est paru le troisième baromètre du crowdfunding élaboré par GreenUnivers et FPF. Mené auprès de 17 plateformes opérantes dans le domaine, l’étude a affiché un décuplement des fonds dédiés à l’EnR.

Plus précisément, 38,7 millions d’euros ont été collectés en 2018 pour concrétiser des projets boostant la transition énergétique en France alors que la somme récoltée à cette fin, au cours de la période précédente, s’élevait à 20,5 millions d’euros, soit 89% de moins. Et celle de 2016 est encore plus bas, à 11,5 millions d’euros.

Ce dynamisme se concrétise également par l’engouement enregistré au niveau même des établissements enquêtés. En effet, plus de la moitié (huit d’entre eux plus exactement), dont Wiseed, Lendopolis, Lendosphère, Collecticity, Akuocoop, Tudigo et Feedelios ont avoué avoir participé à des levées de fonds portant sur l’énergie renouvelable. Une affluence que Stéphanie Savel, présidente de l’association des professionnels du crowdfunding, a qualifié de :

« Très positive. Elle s’explique notamment par le fait que les énergies renouvelables trouvent un écho favorable auprès des citoyens ».

Stéphanie Savel.

Ce qui est fort logique étant donné la rentabilité de ce type d’investissement qui est estimée très intéressante par rapport à d’autres placements. Selon GreenUnivers :

« Le rendement de ces investissements est par ailleurs très intéressant au regard des courtes durées d’engagement (...) Le taux de rentabilité moyen net du financement participatif des énergies renouvelables pour les citoyens s’élève à 4,94% ».

Sans oublier les coups de pouce gouvernementaux qui se caractérisent par des réglementations moins contraignantes, comme en a cité GreenUnivers dans son propos :

« La loi Pacte a acté le relèvement du plafond du financement participatif qui passe de 2,5 millions d’euros à 8 millions d’euros par projet sur 12 mois consécutifs ».

Une centaine de projets financés

L’appétence des Français pour l’investissement dans des projets verts a été indubitablement démontrée par le baromètre du financement participatif qui a compté 153 programmes sponsorisés l’année dernière, pour une puissance de 1 131 mégawatts au total.

Les projets d’énergie solaire sont les plus nombreux à avoir bénéficié des soutiens financiers étant donné que le ratio qui leur est dédié s’estimait à 65%. Une part quelque peu exorbitante si l’on compare aux fonds destinés à :

  • L’efficacité énergétique qui s’élevait à 1,42% ;
  • L’hydraulique à 2,8% ;
  • Le biogaz à 3,85% ;
  • Les réseaux de chaleur à 6,96% ;
  • L’éolien à 21%.

À savoir, le financement de ce dernier n’a eu de cesse de s’effriter au cours des trois dernières années. À titre d’indication, il était à 50% en 2016 puis s’est replié à 45% en 2017. Pour GreenUnivers, l’explication réside dans certaines complexités. L’enseigne a en effet affirmé que :

« Une perte de vitesse qui peut s’expliquer par les difficultés que rencontre la filière en France (...), par des montages financiers plus compliqués à mettre en œuvre, mais aussi à l’effet appel d’offres ».
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