Le financement participatif connaît un essor fulgurant en Europe

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En France, comme dans toute l’Europe, le financement participatif se trouve désormais parmi les solutions privilégiées par les entrepreneurs à la recherche d’un soutien financier. Sur le marché français, les acteurs du secteur voient une hausse de plus de 39 % en un an, avec le montant des fonds collectés qui s’élève à 1,4 milliard d’euros.

Lancé au début des années 2000, avec comme objectif de supplanter le financement bancaire, le crowdfunding évolue de manière exponentielle. Son utilisation s’étend aujourd’hui dans plusieurs secteurs : la technologie, l’immobilier, les énergies renouvelables ou encore l’agriculture. Un développement qui est porté par l’essor d’Internet et des plateformes dédiées.

Il s’explique également par la flexibilité des réglementations, qui donnent à tout détenteur de capital la possibilité de participer au financement de projets.

Néanmoins, un tel investissement n’est pas sans risque. En effet, les pourvoyeurs de fonds n’ont aucune garantie concernant le remboursement. Ainsi, la croissance observée au cours de ces dernières années est-elle rassurante ?

Un marché porteur

Dans le cadre d’un financement participatif, le pourvoyeur de fonds peut faire un don, tout comme il peut investir son capital à titre de prêt. Ces prêteurs peuvent intervenir sur le marché national comme sur des projets internationaux. En Europe, ils peuvent compter sur le passeport européen pour exercer à l’échelle internationale.

Ils ont ainsi accès à de nombreuses opportunités.

Selon le baromètre de KPMG, la rentabilité pour le prêteur est de l’ordre de 4 à 12 %. Ainsi, ces dernières années, le secteur voit la participation du grand public et de particuliers fortunés.

EtudeUne étude réalisée par l’université de Cambridge confirme que les investisseurs particuliers deviennent plus importants que les professionnels du secteur bancaire et de l’assurance. Si en 2016, ces derniers apportaient encore 45 % des fonds utilisés, leur taux de participation était à 12 % en 2017.

Néanmoins, les risques sont bel et bien présents pour les pourvoyeurs de fonds. En effet, l’emprunteur peut se trouver dans l’incapacité de rembourser les prêts à la date d’échéance prévue. De même, le projet peut être un échec et l’emprunteur peut se trouver dans une situation de faillite.

Toutefois, selon l’Union fédérale des consommateurs (UFC-Que Choisir), le taux de défaut moyen est de 9,5 % en France. Concrètement, cela équivaut à un projet sur dix qui fait face à une difficulté de remboursement.

Au Royaume-Uni, de nouvelles réglementations ont été instaurées afin de réduire les risques pour les épargnants. Ainsi, pour les débutants, le montant du prêt ne doit pas excéder 10 % de leur capacité financière.

En France, le placement est plafonné à 2 000 euros par projet pour les prêts avec intérêt et 5 000 euros pour les prêts sans intérêt. Il faut également un agrément Orias et respecter une politique de transparence pour la gestion des faillites.

Une tendance à la hausse

Malgré les risques potentiels, le financement participatif continue d’attirer bon nombre d’investisseurs qui souhaitent valoriser leur capital. En témoignent les chiffres publiés par le FPF (Financement Participatif France), une association qui rassemble les acteurs du crowdfunding en France.

Dans son rapport annuel, celle-ci met en relief une hausse de 20 % de 2017 à 2018. Les fonds récoltés s’élevaient en effet à 402 millions d’euros l’an dernier, alors qu’ils étaient de l’ordre de 336 millions d’euros en 2017.

Ces fonds ont été collectés par le biais :

  • des plateformes de crowdfunding (28 %) ;
  • des sites de prêts à la consommation (25 %) ;
  • des cagnottes en ligne (24 %) ;

Une partie (23 %) constitue également les fonds relevés dans le cadre de prêts en ligne, utilisés pour soutenir l’activité d’une entreprise, ou de solutions d’affacturage. À tout cela s'ajoutent les fonds récoltés par l’intermédiaire des dons.

Cette tendance à la hausse s’observe dans toute l’Europe. D’après l’étude réalisée par l’université de Cambridge, 3,4 milliards d’euros ont été utilisés en Europe en 2017 dans le cadre du financement participatif.

Ce chiffre concerne près de 45 pays européens où le crowdfunding est actif. Il n’inclut cependant pas le Royaume-Uni. En effet, à lui seul, celui-ci a totalisé 7 milliards d’euros mobilisés en crowdfunding. D’une manière générale, l’Europe enregistre ainsi une hausse de 63 % en une année.

Les émissions d’obligations et le financement d’entreprises constituent les marchés porteurs. En effet, dans ces secteurs, le montant des investissements est souvent élevé. Néanmoins, ils restent peu exploités en Europe, regroupant uniquement 14 plateformes.

Des secteurs prometteurs

Les fonds récoltés ont été mobilisés à 90 % pour soutenir des start-up, des TPE/PME et des organismes qui travaillent dans l’économie solidaire et sociale. Ils ont été réunis par l’intermédiaire de 269 plateformes qui agissent pour des secteurs très variés. Parmi les secteurs concernés, il y a :

  • le crowdfunding obligataire : 75 millions d’euros collectés avec une hausse de plus de 226 % ;
  • le crowdfunding immobilier : 259 millions d’euros récoltés et une hausse de plus de 138 % ;
  • l’affacturage en ligne : 536 millions d’euros collectés et une hausse de plus de 113 % ;
  • le crédit à la consommation : 1,4 milliard d’euros récoltés, soit une hausse de plus 100 % ;
  • le crowdlending aux entreprises : 467 millions d’euros mobilisés et une hausse de plus de 33 %.

Une partie des fonds récoltés concerne également le crowdequity (211 millions d’euros) et le crowdfunding en récompenses (53 millions d’euros).

Ces deux secteurs sont néanmoins affectés par une légère baisse (-4 % pour le premier et -17 % pour le second), contrairement à la situation que connaît le crowdfunding par dons qui enregistre une hausse de plus de 66 % avec 53 millions d’euros mobilisés.

En France, le secteur des énergies renouvelables bénéficie également de ce développement. Selon le rapport présenté par GreenUnivers, 38,71 millions d’euros ont été mobilisés. Cela équivaut à une hausse de 89 %. Ils ont servi à financer la mise en place d’infrastructures totalisant 1 131 mégawatts d’énergies renouvelables :

  • 63,94 % ont été utilisés pour l’énergie solaire ;
  • 21,03 % pour l’éolienne ;
  • 6,96 % pour les réseaux de chaleur ;
  • 3,85 % pour le biogaz ;
  • 2,80 % pour l’hydraulique ;
  • les 1,42 % restants ont servi à des investissements en efficacité énergétique.
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