La Suisse est propice au marché du financement participatif

Lac des quatre cantons de Suisse

Traditionnellement, la Suisse a toujours eu un statut à part dans l’univers des banques et de la finance. Cette particularité représente à la fois sa force et sa faiblesse vis-à-vis des acteurs du secteur. Cela dit, le pays participe actuellement à l’essor du financement participatif au niveau mondial. Le marché suisse affiche d’ailleurs des scores impressionnants dans ce domaine.

La Haute école de Lucerne a récemment publié une étude portant sur le marché du financement participatif en Suisse. Selon cet article, le pays a récolté plus d’un demi-milliard de francs CHF en 2018 grâce à ce système. De ce fait, la Suisse devance la Finlande et l’Allemagne et devient ainsi le plus grand marché européen du financement participatif.

La forte croissance de ce mode de financement vient notamment du soutien des contributeurs aux PME et aux projets d’immeubles. Cependant, en dépit de cette augmentation en volume, le crowdsupporting accuse une légère baisse. Les experts prévoient néanmoins une hausse globale de tous les types de financements participatifs à moyen terme.

Une tendance générale encourageante

La croissance du financement participatif en Suisse est essentiellement portée par le crowdinvesting et le crowdlending. En 2018, ces deux systèmes ont respectivement généré 204,9 millions CHF (+52 %) et 261,9 millions CHF (+40 %).

Le crowdlending (forme de prêts) consiste à mettre des crédits à la disposition de sociétés ou de particuliers. La rémunération provient des intérêts prévus au départ. Avec le crowdinvesting (mode d’investissement), le contributeur investit dans des entreprises ou des biens immobiliers et participe ensuite à la répartition des bénéfices.

En revanche, le crowdsupporting (dons pour les campagnes sportives ou culturelles) a baissé de 12 % pour atteindre les 25,6 millions CHF. Le nombre de projets a pourtant augmenté dans ce domaine, comme le soulignent les auteurs de l’étude.

D’après les projections de la Haute école de Lucerne, le financement participatif devrait encore afficher une croissance à deux chiffres cette année, avec un volume allant de 700 à 900 millions CHF. Toutefois, ces flux concerneraient surtout les plateformes existantes, car les nouveaux acteurs ont pour l’instant peu de chance de s’imposer dans le secteur.

Au final, la Suisse fait partie des plus grands marchés de financement participatif à l’échelle internationale. Le montant de participation moyen est de 61 francs CHF par habitant, ce qui dépasse nettement les contributions observées dans les pays voisins. Les Suisses se sont par ailleurs montrés 35,5 % plus généreux par rapport à 2017. En effet, cette année, la moyenne nationale était de 45 francs CHF par habitant.

Une solution très prisée en Suisse

Le crowdfunding est réellement plébiscité en Suisse. Les résultats de 2018 ont permis de confirmer ce constat après plusieurs années de croissance du marché au niveau national. En effet, l’année dernière, le financement participatif sur Internet a soutenu divers projets pour un montant total de 516,6 millions CHF. Il s’agit d’une hausse de près de 38 % par rapport à 2017.

Selon les résultats publiés par la Haute école de Lucerne, la majorité des financements mis en place visent à contribuer au développement des start-ups et des PME, au détriment des projets sportifs ou culturels. De ce fait, il est assez logique de constater une baisse significative du crowdsupporting en Suisse. Néanmoins, la tendance générale est à la hausse, grâce aux autres modes de financement participatif.

Pour mesurer l’ampleur de cette croissance, ce système d’entraide en ligne représentait seulement 27,8 millions CHF en 2015. Le flux dans le domaine vient de dépasser le demi-milliard en 2019. Par ailleurs, depuis son apparition, le financement participatif a permis de récolter un montant total de plus de 1,1 milliard CHF en une dizaine d’années.

Cependant, le phénomène tend actuellement à s’éloigner du concept originel, privilégiant l’entraide entre internautes. En effet, les investisseurs professionnels sont de plus en plus présents sur le marché, surtout dans le domaine du crowdlending et du crowdinvesting. Néanmoins, les porteurs de projets restent les premiers à bénéficier de l’existence de ces financements alternatifs.

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