L’engouement pour le financement participatif commence à s’essouffler

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Lors de son arrivée en France en 2009, le concept du crowdfunding, une finance accessible à tous, a tout pour séduire. Le succès est tout de suite au rendez-vous. Une décennie plus tard, le financement participatif ne suscite plus le même engouement. Certes, les montants collectés sont constamment en hausse, mais le nombre d’investisseurs a stagné.

Stagnation du nombre d’investisseurs

Le crowdfunding a révolutionné le secteur de la finance : les particuliers ont désormais la possibilité de choisir les projets auxquels ils souhaitent investir, et les porteurs de projets peuvent trouver des fonds alternatifs aux crédits bancaires. Un concept qui a très vite conquis les Français.

En seulement trois ans après son arrivée en France, plus de 500 000 personnes ont placé leur argent dans des projets ou effectué des dons via le crowdfunding.

Aujourd’hui, les choses ont changé.

Important Le financement participatif perd de la vitesse.

Il s’agit certes d’un secteur en pleine croissance au vu des sommes collectées – atteignant les 402 millions d’euros l’an dernier –, mais la progression n’est plus aussi forte. On est surtout loin du concept de « finance pour tous » formulé à ses débuts.

En effet, le nombre de particuliers ayant investi via le crowdfunding n’a pas beaucoup évolué au cours de la décennie. Pour preuve, en 2018, les chiffres ne rapportent que 600 000 investisseurs.

Devenu trop complexe pour les particuliers

Cette quasi-stagnation s’explique par le fait que les Français sont particulièrement pointilleux sur les produits ou les projets avant d’y placer leur argent. La promesse d’un rendement de 5 % à 12 % ne suffit plus à convaincre les investisseurs.

Important Par ailleurs, les multiples défaillances de projets ont découragé les investisseurs.

Après l’engouement des débuts, le crowdfunding ne séduit plus autant. À cela s’ajoute la « professionnalisation » du secteur pour ne citer que le durcissement des règles (régulation des plateformes, obligations d’informations sur les projets, contrôles des projets…).

Avec tous ces changements, le crowdfunding actuel est bien différent de celui de 2009. Il est devenu trop complexe et trop rigide. Ce qui a fini par dissuader les particuliers.

Le niveau bas des taux d’emprunt bancaire a également mis à mal le crowdfunding. La concurrence entre ces deux modes de financement étant plus rude.

Dans ce contexte, les plateformes ont dû soit s’allier avec des investisseurs institutionnels, soit se faire racheter. Depuis, les investisseurs particuliers sont peu à peu mis à l’écart. La majeure partie des investissements étant désormais réalisés par les institutionnels. Selon les estimations, la répartition sur une opération serait aujourd’hui de 80-20.

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