Les jeunes investisseurs britanniques tentent leur chance dans la finance participative

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Ayant vu le jour il y a presque deux décennies, le financement participatif qui permet à un entrepreneur ou un porteur de projet de renforcer son capital grâce au soutien de petits investisseurs prend de l’ampleur au Royaume-Uni. Et les jeunes semblent de plus en plus attirés par le phénomène, et ce, malgré les risques de perte liés à ce type d’investissement.

Crowdcube, Seedrs et Syndicate Room sont toutes des plateformes de finance participative très reconnues en Grande-Bretagne. Le leader européen de ce mode de financement de projet. Le fait est qu’ils offrent aux entreprises ou Startup désireuses d’optimiser leurs capitaux les outils nécessaires pour bien argumenter auprès des potentiels financeurs.

Il a été d’ailleurs remarqué que ces derniers sont représentés de plus en plus par de jeunes investisseurs qui espèrent dénicher la perle rare, une société valorisée plus d’un milliard de dollars, comme Facebook et d’Apple.

Certes, à l’instar de la banque Monzo, il est possible de contribuer à l’atteinte d’une entreprise de son statut de licorne, mais il faut tout de même admettre que le crowdfunding n’est pas dénoué de risques.

Un enthousiasme juvénile

Le financement participatif a eu un grand boom depuis quelque temps, au Royaume-Uni. Et il faut dire que la contribution recrudescente de jeunes investisseurs y est pour beaucoup. Si l’on ne considère que la hausse du nombre des participants se trouvant entre 18 et 24 ans au cours des trois dernières années. Celle-ci est en effet estimée à 4 fois plus élevée auprès de Crowdcube, l’une des plateformes les plus plébiscitées du pays.

Les investisseurs sont de plus en plus jeunes à s’intéresser à ce type de placement, à savoir :

  • 60% des adhérents de Crowdcube sont âgés de moins de 44 ans ;
  • 57% des investisseurs ont tout au plus 45 ans chez Syndicate Room ;
  • 80% de ceux ayant souscrit chez Seedrs ont moins de 50 ans.

Et cette tendance est d’autant plus flagrante alors qu’il existe d’autres canaux d’investissement comme les fonds de pension classiques et la Bourse. Mais le choix paraît évident pour ces jeunes, si l’on se fie à l’explication d’une étudiante de 22 ans qui a alimenté les fonds de Monzo :

Pour moi, le financement participatif est un processus plus intéressant que les actions et les comptes épargne en actions. Avec les actions classiques, c’est difficile d’évaluer et de comprendre l’éthique de la société, ses valeurs et sa valeur réelle. Quand on examine les propositions des sociétés qui font appel au crowdfunding, on peut juger de la créativité des idées, des problèmes spécifiques qu’elles doivent résoudre, c’est beaucoup plus facile à comprendre et plus intéressant.

À un autre, qui a placé quelque 2 500 livres dans quatre sociétés différentes, d’ajouter :

J’ai investi dans des sociétés dont je pense qu’elles ont un peu de futurs, dont je comprends ce qu’elles proposent du point de vue de l’utilisateur. Cela m’a ouvert à toutes ces idées de crowdfunding et je me suis mis aux investissements alternatifs

Mais il n’y a pas que le nombre de jeunes investisseurs qui a augmenté. Les sommes placées par ces derniers sont aussi en majoration. Auprès de Crowdcube, par exemple, 1 577 livres ont été investis en 2018 par les 18 à 24 ans contre 306 livres deux ans auparavant. Alors que la tendance générale est à la baisse (1 298 livres contre 1 697 livres).

Difficultés, risques et problèmes de liquidité

Outre, son fonctionnement compréhensible, l’attirance des jeunes pour le crowdfunding s’explique également par son côté accessible (dix livres suffit à obtenir un ticket d’entrée) et la multitude de choix de projets ou d’idées à soutenir. Car il va de soi que chacun veut participer au lancement, voire développement d’une société jusqu’à ce que celle-ci atteigne le statut de licorne, avec un milliard de dollars de valorisation.

Toujours est-il qu’il s’agit d’une rare opportunité. En effet, neuf cas seulement ont été relevés à ce jour. Et parmi les Startup financées en ligne, la plupart ne sont pas arrivées à leurs fins. À savoir, 16% d’entre elles, qui ont bénéficié d’une finance collective au Royaume-Uni depuis 2011 à 2018, ont actuellement cessé leurs activités. 2% seulement ont pu vraiment décoller.

Mais alors que le risque de perdre tout son argent est élevé, les investisseurs ne bénéficient même pas de la protection des fonds de garantie britannique, le Financial Services Compensation Scheme. S’ajoutant à cela, le problème de liquidité qu’ils auront à subir étant donné que leurs fonds seront bloqués pendant des années au sein de l’entreprise financée.

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