Les collectivités peuvent désormais recourir au financement participatif

Crowdfunding

Ces dernières années, le montant des dotations aux collectivités n’a cessé de décroître. L’enveloppe a été réduite de près de 11 milliards d’euros entre 2013 et 2017. Pour financer des projets publics, les communes peuvent désormais se tourner vers le financement participatif et solliciter la contribution des citoyens.

Possibilité de lancer une campagne de dons ou de prêts

La plateforme de financement participatif Collecticity permet aux collectivités qui ont des travaux à financer, en rapport avec le patrimoine, le bien commun ou le développement durable (rénovation d’une église, installation de panneaux photovoltaïques…) de faire appel aux citoyens pour réunir les fonds nécessaires. La plateforme permet aux communes de lancer des campagnes de prêts ou de dons.

Dans le cadre d'un don, ce sont souvent des chantiers très locaux, les habitants se sentent plus investis, ils n'hésitent pas à donner, car si les projets ne sont pas financés par les citoyens via la plateforme, alors ils ne seront pas financés par autre chose

Julien Quistrebert, un des fondateurs de la plateforme de crowdfunding Collecticity.

Il s’agit donc de projets très concrets. En Haute-Garonne, ce mode de financement a permis la rénovation d’une petite église du XVIIe siècle. La collectivité a réussi à récolter 5000 euros. Ce qui a permis de rénover la toiture et les bois, de refaire les enduits et le mur du cimetière, et de construire un accès handicapé.

Le prêt est différent. Dans ce cadre, les contributeurs ne sont pas forcément des locaux. « Le sentiment d'appartenance est moins fort et les personnes peuvent participer au financement pour placer leur argent », explique Julien Quistrebert.

Le fruit d’un long combat juridique

Collecticity est la première plateforme à ouvrir les portes du financement participatif aux collectivités. En effet, le prêt aux collectivités était jusqu’alors la chasse gardée des banques. Pour en arriver là, la plateforme de crowdfunding a dû batailler.

Après un long combat juridique, le concept est finalement autorisé suivant des critères de participation bien définis : les contributeurs ne peuvent prêter que 50 euros au moins et 2000 euros au plus.

Tous types de projets peuvent faire l’objet d’une campagne de prêts. Les chances de réussite sont cependant meilleures pour ceux qui touchent à l’éducation, au développement durable et à la santé.

Le succès de Collecticity est remarquable, et dépasse même les attentes. À titre d’illustration, pour financer l’installation de 40 m² de panneaux solaires sur le toit d’un immeuble, la ville de Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor avait besoin de 8400 euros. Elle est parvenue à réunir les fonds nécessaires en seulement 20 jours.

Nous avions les moyens de financer la totalité du projet, mais nous avons voulu faire appel au crowdfunding pour sensibiliser la population aux énergies renouvelables, à l'épargne locale et aux circuits hors des banques

Maud Singy, responsable du projet à la mairie de Saint-Brieuc.

La commune bretonne de Langouët en a également fait l’expérience. Pour financer une étude sur un projet d'habitat écologique, la collectivité avait besoin de 40 000 euros. Elle a réussi à récolter cette somme dix jours avant le terme de la campagne. Rien de surprenant également vu que les taux d’intérêt proposés se situent autour de 2 %. Ce qui est bien plus intéressant que le livret A.

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