Les réponses de la FPF suite aux critiques de l’UFC-Que Choisir sur le crowdfunding

Réunion d'entreprise

Les acteurs du financement participatif, à travers son association professionnelle (la FPF ou Financement Participatif France) contestent les critiques de l’UFC-Que Choisir qui qualifient le secteur de « vérolé ». Accusé de manque de transparence sur les risques, les acteurs du crowdfunding ripostent. Ils réfutent également les chiffres avancés par l’association de défense des consommateurs en ce qui concerne ses rendements. La FPF reconnaît cependant que certaines améliorations restent à faire, notamment en ce qui concerne les mises en garde.

Un secteur encore jeune et pourtant bien réglementé

L’association de défense des consommateurs, UFC-Que Choisir, n’a pas ménagé le secteur du financement participatif. Les plateformes sont notamment accusées de manquer de transparence sur les risques qu’encourent les investisseurs, de présenter des clauses abusives en ce qui concerne l'exonération de responsabilité, de minimiser les taux de défaut, et de surestimer leurs rendements, allant jusqu’à les comparer aux arnaques sur Internet.

Face aux critiques énoncées, la réaction du président du conseil d'administration de FPF, Nicolas Lesur, est mitigée :

Nous éprouvons un sentiment un peu partagé à l'égard de cette étude. Nous sommes presque flattés que l'UFC s'intéresse à ce secteur, cela veut dire que cela touche le grand public. Mais l'étude comporte énormément d'erreurs de méthodologie et c'est un procès uniquement à charge, une accumulation d'affirmations partiales.

Nicolas Lesur

Aussi, en réponse à ces accusations, la FPF avance que le crowdfunding est encore un secteur récent, dont l’encadrement est certes plus léger par rapport à celui des produits d’épargne traditionnels, mais qui est tout de même bien réglementé. Les acteurs du secteur sont en effet soumis au contrôle de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de la Banque de France.

L’ACPR est d’ailleurs particulièrement exigeante sur la qualité des informations présentées sur les plateformes (rendement, taux de défaillance, etc.) et le respect des procédures annoncées d'examen des dossiers de demande de financement.

D’après une porte-parole de l’ACPR, le statut des IFP étant encore récent, des défauts peuvent exister, mais en cas d’irrégularités persistantes, le régulateur n’hésite pas à prendre les dispositions qui s’imposent (procédures disciplinaires, mesure de police administrative).

Les accusations de l’UFC-Que Choisir sont infondées

En ce qui concerne la critique sur la transparence sur le risque de défaut des emprunteurs. Elle est surtout fondée sur le fait que la plupart des plateformes se limitent à présenter un taux de défaut global, et se contentent d’envoyer discrètement un mail aux prêteurs pour les informer que telle entreprise n’a pas remboursé. Sur ce point, Nicolas Lesur de plaider qu’

Il ne faut pas stigmatiser tel ou tel emprunteur et étaler sur la place publique qu'il a fait défaut. Il existe plein de forums pour s'informer.

Nicolas Lesur

Quoi qu’il en soit, en vue d’une amélioration continue des pratiques, la FPF s’est proposé de mettre en œuvre des actions pour « standardiser au mieux les informations sur les risques et les mises en garde vis-à-vis des prêteurs ». L’association s’est également engagée à exhorter ses membres à améliorer la rédaction des conditions générales d'utilisation des plateformes ainsi que celles des ventes.

En ce qui concerne les informations sur les risques, la FPF se défend de pousser à la consommation comme le prétend l’UFC. Le conseil sur la diversification des placements n’est pas un appel à investir davantage. Un porte-parole de Lendix de préciser que

L'idée n'est pas d'encourager les prêteurs à allouer plus d'argent au crowdlending. Pour un montant total d'investissement donné, il est judicieux de répartir cette somme sur au moins 50 prêts et non sur un nombre restreint de projets. Grâce au montant minimum par prêt de 20 euros, c'est un objectif atteignable sans mettre une part disproportionnée de son épargne dans ce secteur.

Enfin, sur l’accusation de surestimer leur rendement, la FPF conteste la méthodologie utilisée par l’UFC pour aboutir à la conclusion que « le financement participatif offre une rentabilité proche, voire inférieure à celle du Livret A, sans offrir son caractère entièrement sécurisé et liquide », ainsi que les chiffres avancés, selon lesquels le rendement du crowdfunding dans « une hypothèse réaliste » serait de 0,33 %. Ce qui ne constitue que le dixième du rendement réel estimé par la profession sur la base des milles premiers prêts accordés (3,69 %).

Le président de FPF de conclure son argumentation par une vision culturelle du sujet :

Est-ce qu'on veut que l'épargne des Français porte uniquement sur des placements sans risque comme le Livret A ou qu'elle participe directement à financer l'économie réelle ?.
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