Le crowdlending, l’avenir du crowdfunding en France

Crowdfunding

En 2016, les entreprises françaises ont levé 100 millions d’euros de prêts auprès des particuliers d’après le dernier baromètre de Financement participatif France. Parmi les différentes formes de financement participatif, le crowdlending a d’ailleurs connu la plus forte progression annuelle. Toutefois, le secteur présente encore plusieurs lacunes.

Forte croissance du crowdlending en France

En un an, les chiffres du crowdfunding sous forme de prêt ont augmenté de 46 % quand ceux des dons et de l’investissement n’ont crû que de 37 % et 36 % respectivement. Néanmoins, les montants du crowdlending sont moins importants que les dons. D’une part, ceux-ci sont déjà parfaitement intégrés dans le paysage, alors que le prêt est un marché encore très jeune. De plus, la réglementation est plus stricte.

Mais son potentiel de croissance est le plus élevé. Il est même supérieur à celui de l’investissement en capital, les entreprises ayant moins besoin de lever des fonds propres que des liquidités à court terme apportées par l’emprunt.

En 2016, 96,6 millions d’euros de prêt participatif ont été octroyés, loin des sommes que les banques accordent chaque année aux TPE (20 milliards d’euros) et PME (80 milliards d’euros) en crédit bancaire.

Opposition sur les rendements et les taux de défaut

Parmi les reproches adressés au crowdlending, l’UFC-Que Choisir soulève les rémunérations, qui seraient selon elle de l’ordre de 0,3 % à 1,6 % au lieu de 5 % à 7 %. Pour les acteurs, il faudrait tenir compte du rendement avant impôt, celui-ci variant en fonction du foyer fiscal.

De même concernant le taux de défaut, les plateformes annoncent une moyenne de 8,7 %, alors que l’association parle de 14,5 %. Les acteurs du secteur se défendent en invoquant la différence des ratios mis en avant.

Les premiers prennent en compte le ratio capital en défaut par rapport au capital prêté ; de leur côté, l’UFC s’intéresse au ratio capital en défaut/capital restant dû. Or, la baisse progressive du capital restant dû entraîne une hausse mathématique du ratio.

Plus généralement, le prêt participatif souffre encore d’une image fragile accentuée par les défauts relativement élevés récemment affichés par les sites spécialisés dans l’immobilier. Un effort de communication important demeure donc, pour sensibiliser les éventuels prêteurs à la corrélation entre rendement et risque, et leur apprendre à utiliser judicieusement leur épargne en la répartissant sur plusieurs projets.

Progression continue du crowdlending français

Malgré les risques, les dossiers continuent d’affluer auprès des acteurs du secteur, et les prêteurs actifs se multiplient, tout comme les montants levés. De plus, les progrès technologiques permettent d’étendre la gamme de services des plateformes, par exemple pour financer la reprise d’entreprises, pour les professions libérales réglementées ainsi que pour les gestionnaires de portefeuille, depuis que l’AMF autorise le prêt en direct auprès des entreprises.

Les plateformes de crowdlending tendent d’ailleurs à se spécialiser. Certaines privilégient une catégorie d’entreprises, d’autres choisissent un secteur d’activités particulier.

Le crowdlending apporte ainsi des solutions de financement complémentaires aux entreprises en répondant à des besoins que les prêteurs traditionnels ne couvrent pas.

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