L’armée, ce grand oublié du financement participatif

Soldats de l'armée francaise

Le crowdfunding permet aujourd’hui de lever des fonds pour financer tous types de projets, dans des secteurs d’activité très diversifiés comme la culture, la création d’entreprises, voire l’immobilier. Voilà en tout cas ce qu’il en est dans le domaine du privé. En revanche, dans la sphère publique, l’État semble encore réticent à faire appel à ce mode de financement pour des secteurs aussi stratégiques que la défense. Le point.

Le secteur public à l’heure du financement participatif

Décliné sous différentes formes (crowdfunding, crowdequity, crowdlending…), le financement participatif connait un succès sans précédent en France. Source de capitaux innovante, il fait appel à la générosité des particuliers pour financer des projets aussi variés que la création d’entreprises, le lancement d’un album de musique, voire la restauration du patrimoine national.

Une formidable alternative donc dans un contexte de durcissement des conditions de crédit bancaire et de baisse des dotations de l’État. C’est d’ailleurs pour cette raison que le projet de plan d’épargne conçu par d’anciens militaires et visant à mobiliser l’épargne des Français pour acheter du matériel militaire devait rencontrer un accueil favorable auprès du gouvernement.

Sans compter que le recours au crowdfunding gagne en popularité chez les politiques.

Nous ambitionnons de devenir un incubateur de projets citoyens

Richard Ferrand.

Le président de la République n’a-t-il pas lui-même missionné l’animateur de télévision Stéphane Bern de trouver des moyens de financement innovants pour sauver le patrimoine français ?

Le sujet fait débat

L’initiative de ces ex-officiers a pris une proportion énorme dans les médias au point que le Journal Télévisé de France 2 a décidé d’en faire sa Une. Il faut dire que la question d’investir ses économies pour financer l’armée ne fait pas l’unanimité. Loin de là.

Pour Gilles Carrez, député du parti Les Républicains,

c’est insensé, car il s’agit d’une mission régalienne et c’est à l’Etat de s’en charger et non aux citoyens.

Gilles Carrez.

Pour sa part, Bercy ne voit pas l’intérêt d’un tel plan d’épargne, dont les intérêts seront plus élevés que ceux observés aujourd’hui sur les marchés de capitaux.

Important Les militaires rappellent pourtant que l’Etat n’est plus en mesure de subvenir tout seul aux dépenses de défense.

La situation est devenue insoutenable. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser notre défense se précariser

Jean-Paul Paloméros.

Un avis rejoint par Pierre de Villiers, ancien chef d’État-major des armées :

L'armée française est en surtension, devant remplir de nombreuses missions avec un budget aussi restreint.

Pierre de Villiers.

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