
Si le crowdfunding est majoritairement pratiqué en Amérique du Nord et en Europe, rien ne l’empêche en théorie de venir s’imposer en Afrique ou une pratique assez similaire, la tontine, est déjà bien connue. Le crowdfunding peut-il vraiment devenir une alternative de financement sur le continent noir ? Quelques éléments de réponse peuvent déjà être donnés.
La tontine consiste pour les membres d’une communauté à cotiser chacun dans une cagnotte. Chacun d’entre eux pourra par la suite disposer d’une partie ou de la totalité de la somme afin de financer un projet ou de répondre à un besoin d’argent ponctuel. L’argent est confié à un tiers, le tontinier ou la tontinière qui en supervise l’attribution et le remboursement.
Les concepts de crowdfunding et de tontine semblent donc plutôt voisins. Assez pour que l’implémentation du crowdfunding en Afrique se fasse sans accrocs ? Ce serait oublier qu’une campagne de financement participatif est fortement dépendante d’un accès à internet généralisé, afin de pouvoir toucher une audience la plus large possible, ce qui est encore une gageure dans la plupart des pays du continent.
S’il reste encore difficile, à de rares exceptions, de profiter d’une connexion internet digne des standards européens en Afrique, les réseaux de téléphonie mobiles offrent en général des niveaux de couverture tout à fait satisfaisants. C’est entre autres un des facteurs qui a contribué à l’émergence du mobile banking sur le continent.
Ainsi, certaines entreprises envisageraient sérieusement de lancer une formule innovante, le « SMS funding » qui permettrait d’offrir aux Africains une alternative sérieuse de financement participatif. Le principe demeure assez simple : des SMS surtaxés permettraient de contribuer de manière rapide à une campagne de financement.
Un deal gagnant-gagnant pour les opérateurs téléphoniques comme pour les porteurs de projet. La quasi-totalité du coût des SMS pourrait être reversée au demandeur du financement, les opérateurs prélevant au passage une petite commission.
Ces transactions électroniques présentent au passage l’avantage d’éviter au tontinier de transporter de grosses sommes d’argent, limitant ainsi les risques de vol.
Cette alternative séduisante ne pourra cependant fonctionner que si la confiance est établie entre les donateurs et les bénéficiaires, et si ces derniers sont bien informés du projet et de ses finalités.