Le crowdfunding réussit au mécénat culturel et permet aux Français de montrer leur attachement au patrimoine par leur participation financière en tant que mécènes.
À l'occasion des 20 ans de la Fondation du patrimoine, une étude a démontré que la quasi-totalité des Français est profondément attachée au patrimoine de proximité. Son intégration en tant qu'élément d'identité culturel s'inscrit dans l'histoire et dans la mémoire.
Et le crowdfunding, cet outil de collecte de fonds sur internet, permet à chacun de contribuer à un projet culturel, à la restauration ou à l'extension d'un lieu. C'est ainsi que 370 donateurs ont fourni 190 000 € pour l'extension de la Piscine de Roubaix, le Musée d'art et d'industrie.
S'appuyant sur les communautés numériques, ce financement par la foule met en relation mécènes et donateurs du monde entier, avec des porteurs de projets, industriels, artisanaux ou culturels. Chacun peut suivre l'évolution de la collecte de fonds en ligne et rester informé de la concrétisation du projet.
Depuis le début de l'année, la Fondation du patrimoine a ainsi collecté 864 270 €, injectés dans plusieurs chantiers de restauration.
D'autres institutions culturelles font également appel, depuis une dizaine d'années, à ce type de recherche de fonds. C'est ainsi que le Louvre vient de réunir plus de 600 000 € pour sa campagne « Tous mécènes de l'amour », avec le soutien de 3 945 donateurs.
En donnant la possibilité à chacun de contribuer, même de manière modeste, à un projet culturel, le financement participatif a changé la perception des Français en matière de mécénat. Pour Romain Delaume, cofondateur de Dartagnans, seule plateforme spécialisée dans le patrimoine, les donateurs ne recherchent pas uniquement un retour financier.
Souvent primo-donateurs, les participants veulent vivre une expérience nouvelle en contribuant à la préservation du patrimoine. Et cela marche : la rénovation de l'église de Saint-Germain-des-Prés a été possible grâce à la plus importante collecte de l'année sur la plate-forme CultureTime.
Même si la multiplication des campagnes de crowdfunding sur le patrimoine a fait baisser en 2016 le taux de réussite à 56,3 %, contre 78 % en 2015, les opérations d'urgence y trouvent un soutien inconnu jusqu'alors, comme, au printemps dernier, le sauvetage des inondations du moulin d'Aragon.
