Le prototype d’une application et d’une liseuse adaptées aux enfants dyslexiques vient d’être mis au point pour les aider à apprendre à lire en se fatiguant moins.
En France, près de 5 % des élèves souffrent de dyslexie, ce trouble de l’apprentissage de la lecture qui provoque des difficultés scolaires plus ou moins importantes. Lecture plus lente, substitution de lettres, fatigue pour focaliser son attention rendent complexe l’étude du verbe à un moment où le livre est partout.
Pour contrer ce handicap, Mediatools, une société d’édition numérique de Toulouse, a créé une liseuse et une application pour aider les enfants dyslexiques à lire tout seul.
Dénommée Appidys, cette application s’adapte aux difficultés spécifiques de chaque enfant, en grossissant le texte, si besoin, en ralentissant la vitesse de lecture ou en mettant en surbrillance certains passages. Il s’agit de rendre accessible la lecture à chaque enfant pour qu’il puisse s’entraîner tout seul.
Les effets néfastes de la dyslexie, Isabelle Desprez, chef de projet chez Mediatools, les connaît bien : elle aide chaque jour son fils de 13 ans à lire, pour qu’il puisse suivre le programme du collège. « Je lis parfois certains passages pour lui éviter de se fatiguer. Mais en 4e, les livres sont indispensables, alors qu’il a un niveau de lecture de CM2 ».
Testée par une quarantaine de spécialistes, de parents et d’enfants dyslexiques, Appidys n’est pas une application de rééducation. Pour Nathalie Theisen, orthophoniste, il s'agit d'un outil pour aider les enfants à gagner en autonomie. Il réduit leur fatigue et leur permet de continuer à apprécier la lecture.
Pour finir de développer l’application, Mediatools cherche à réunir 10 000 € grâce au financement participatif, via le site Microcultures. Seuls quelques livres ont été adaptés à cette liseuse innovante. Mais d’autres e-books devraient voir le jour, comme certains classiques de la littérature.
Pour Jennifer Bentini, présidente de la Plume de l’Argilète, association spécialisée dans l’édition adaptée, il ne s’agit pas de bêtifier la lecture, mais de la simplifier, en reformulant certaines phrases. Une bien faible entorse aux respects des auteurs si c’est pour faire apprécier leurs œuvres au plus grand nombre.