Bien que très jeune (il date de trois ans seulement), le crowdfunding immobilier séduit un grand nombre d’épargnants avec une promesse de rendement annuel de l’ordre de 8 % à 12 %. Mais cette forme de financement participatif n’est pas dépourvue de risques et nécessite un choix minutieux.
Les fonds collectés via une campagne de crowdfunding immobilier se destinent à financer des projets de construction d’immeubles résidentiels sociaux ou privés, ou de locaux commerciaux ou bureaux, ou encore d’aménagement foncier et de restructurations d’immeubles.
La contribution des internautes est généralement sollicitée avant le démarrage du chantier, essentiellement pour maximiser les fonds propres de l’entrepreneur. Combinée à un taux de commercialisation minimum de 30 %-40 %, cette assise financière facilite l’obtention de l’indispensable prêt bancaire.
Pour les investisseurs, l’avantage est qu’avec un ticket d’entrée modeste (100 euros à 300 euros), il peut participer à une opération sur l’une des 25 plateformes que compte un marché dominé par les plus anciennes comme Anaxago, WiSEED et Lymo. Et à l’échéance de 12 à 24 mois, une fois le programme livré, ils peuvent prétendre à un rendement variant entre 8 % et 12 % par an.
Pour limiter les risques inhérents à cette activité sans cadre légal précis, les acteurs du secteur doivent obtenir l’agrément de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et exercer sous le statut de Conseiller en investissements participatifs (CIP) ou Intermédiaire en financement participatif (IFP).
Les sites ont en outre une obligation d’information et de mise en garde des investisseurs potentiels sur les risques, y compris de perte en capital. Par ailleurs, la performance affichée n’est pas garantie, car les aléas sont multiples en immobilier, ralentissant la commercialisation, voire conduisant à la faillite du promoteur.
Or, le souscripteur à une campagne de crowdfunding immobilier n’est rémunéré qu’après la livraison du bâtiment et la vente de l’intégralité des lots.
La difficulté pour les plus jeunes plateformes est d’évaluer avec justesse la qualité d’une opération immobilière parmi tous les projets qui leur sont présentés.
Sur 193 projets de crowdfunding immobilier en cours, seuls, 25 sont clos et ont été remboursés, la plupart étant prévus de se terminer en 2016 et 2017. Le secteur disposera alors d’une meilleure visibilité sur les performances réelles.
Pour l’heure, le site d’informations Hellocrowdfunding, qui suit les opérations en cours et terminées, n’a constaté aucune perte de rendement ou de capital malgré quelques mois de retard dans un ou deux cas.
Malgré ces résultats satisfaisants et l’aspect affectif propre au financement participatif, la prudence reste de mise pour les internautes. Sans plafond d’investissement, il est préférable de répartir son épargne sur plusieurs projets.
