Le crowdfunding croît et se diversifie avec de nouvelles formes de participation qui apparaissent. Le « media for equity », qui permet aux médias d’investir dans une start-up en contrepartie d’espaces publicitaires, est l’une d’entre elles, et elle est en pleine croissance.
Importé d’Europe du Nord, le « media for equity » part à la conquête de la France. En échange d’une part du capital des jeunes pousses, les groupes de médias leur offrent une visibilité digne des plus grandes organisations.
Le concept peut également prendre la forme du « media for revenue », schéma dans lequel l’entreprise financée reverse aux investisseurs un pourcentage de son chiffre d’affaires.
Plusieurs acteurs français se sont déjà lancés sur ce secteur. Dans la télévision, TF1, M6 ou encore NextRadioTV ont déjà signé des partenariats avec des petites sociétés d’avenir. On retrouve également les radios comme RTL ou les géants de la presse, tels que le Groupe Les Échos ou Reworld Medias.
Si les financeurs sont aussi férus du système, c’est qu’ils y voient un moyen de mesure efficace de l’efficacité de leurs campagnes de publicité afin de les appliquer à leur clientèle habituelle sans que l’octroi de ces espaces publicitaires n’affecte leur trésorerie.
En outre, une relation de proximité avec ces pépites leur donne l’opportunité de découvrir des idées et méthodes innovantes. C’est une occasion unique d’acquérir une entreprise à fort potentiel de croissance, ou de la développer avant de la céder, réalisant au passage une belle plus-value.
Pour les jeunes pousses, l’opération leur permet de doper leurs ventes grâce à une campagne TV qu’elles n’auraient pas eu les moyens de s’offrir par la voie « traditionnelle ».
En dépit de ses atouts, le « media for equity » reste méconnu en France, où il ne représente que 20 à 30 millions d’euros, quand l’Allemagne voisine engrange plusieurs centaines de millions de ce marché.
Par ailleurs, les médias français restent prudents dans leurs investissements, à l’inverse d’investisseurs financiers qui multiplient les placements pour diversifier leur portefeuille.
Enfin, la pratique ne convient qu’aux PME suffisamment aguerries pour faire face à une progression brusque et marquée de leurs ventes en cas de succès de la campagne.
Des freins qui n’empêchent pas une prévision de forte croissance du marché dans les prochaines années.