Le crowdfunding a connu un succès fulgurant en France, et parmi les secteurs que ce nouveau mode de financement a révolutionnés figure le secteur agricole. Passons en revue quelques chiffres clés qui traduisent la manière dont s’est opéré le virage de l’agriculture vers le financement participatif.
Ce n’est pas une surprise, la conjoncture sur le secteur agricole est tendue et le métier n’est guère attrayant, la rémunération de 40 % des agriculteurs se situant en dessous du SMIC. Ainsi, entre 2010 et 2013, 40 000 exploitations ont disparu du paysage, faisant passer leur nombre de 490 000 à 450 000, soit une chute de 8 %.
Pourtant, la production agricole reste importante pour la France ; de 13,6 milliards d’euros en 1970, le total généré par ses différentes composantes a atteint 75,4 milliards d’euros en 2014.
Sensible aux difficultés des producteurs locaux, la majorité des Français (97 %) est prête à les soutenir en achetant leurs produits. 77 % de personnes sont d’ailleurs disposées à débourser davantage pour consommer des produits tricolores et 69 % des Français affirment avoir augmenté leur consommation de produits locaux au cours des deux dernières années.
La plateforme de crowdfunding Miimosa dédiée aux projets agricoles a permis cette année de financer 200 projets pour une collecte totale d’un million d’euros.
65 % des projets présentés sur ce site très particulier concernent le bio. En France, la plus grosse part du secteur de l’agriculture bio est accaparée par l’élevage de bovins, qui inclut la production de lait et de viandes tandis que l’aquaculture est le plus faiblement représentée.
Le Baromètre du crowdfunding 2015 livre quelques statistiques supplémentaires. Sur l’ensemble des projets de prêts non rémunérés, 23 % concernent le secteur agricole. Ils correspondent à 12 % des projets d’investissement contre royalties en cours.
La finance participative est connue et séduit les Français, dont 7 % auraient déjà participé à une campagne de levée de fonds, toutes formes de participation confondue (prêt, don, souscription d’action). 23 % prévoient d’apporter leur contribution au cours des 12 mois. Les projets de proximité ont la préférence de 53 % des bakers.