Financer les études supérieures est problématique pour un nombre croissant de jeunes, en France comme aux États-Unis. Outre la difficulté de trouver les fonds nécessaires en amont, l’accumulation de dettes entraîne des impayés, au point de faire craindre une nouvelle bulle outre-Atlantique. Des solutions émergent cependant.
En alternative au prêt bancaire classique, le crowdfunder Upstart a eu l’idée il y a deux ans de mettre en relation des investisseurs en quête d’un rendement rentable de leur épargne ou d’un complément de revenus régulier et les étudiants cherchant des sources de financement en adéquation avec leurs moyens.
Le principe consiste pour ces derniers à séduire les premiers avec la qualité de leur parcours et de « titriser » leur diplôme. Si un étudiant obtient le soutien financier sollicité, il s’engage à reverser à son (ses) investisseur (s) une partie de sa future rémunération convenue à l’avance.
Pour sa sécurité, des balises sont prévues : si ses revenus sont insuffisants, il n’a rien à payer. Et en cas de revenus supérieurs au montant négocié, un plafond s’applique.
La solution a été décriée par certains, qui estiment qu’il est dangereux d’encourager cette tendance à sélectionner les candidats sur la base de leur potentiel économique au détriment de l’aspect « intellectuel ».
D’autres s’inquiètent de l’avenir des filières dites « non professionnalisantes », qui présentent moins de débouchés. En effet, si les étudiants s’orientent davantage vers les cursus permettant une insertion professionnelle plus rapide, les autres perdront leurs capitaux.
Certes, la situation est bien plus préoccupante de l’autre côté de l’Atlantique. La garantie des prêts étudiants par l’État fédéral a depuis quelques années tiré le coût de l’instruction à l’Université vers le haut, faisant exploser les défauts de remboursement. Toutefois, l’Hexagone n’est pas à l’abri, avec des millions d’étudiants contraints de multiplier les petits boulots pour payer leurs dépenses courantes et leurs études, que beaucoup finissent par délaisser.
Ce système de « titrisation » des études pourrait permettre à bon nombre d’étudiants de s’affranchir du circuit bancaire traditionnel et d’éviter le surendettement, et en même temps de refondre l’offre de formation des universités pour s’adapter à la demande du marché.