Encore plusieurs défis à relever pour le crowdfunding en Italie

Stabilité du marché crowdfunding en Italie

Bien que l’Italie ait été le premier pays européen à légiférer le crowdfunding, et malgré l’essor des dernières années, le marché peine à prendre son envol. Les principaux freins sont la méconnaissance de l’outil par la population et la forte dispersion.

Croissance du crowdfunding, mais activité toujours faible

Dès juin 2012, le crowdfunding italien possédait son cadre réglementaire dédié. Aujourd’hui, selon les chiffres de l’Università Cattolica del Sacro Cuore de Milan, 82 plateformes sont recensées en Italie, dont 69 sont en activité, les 13 autres étant encore en démarrage.

De 2014 et 2015, le nombre d’acteurs a donc progressé de 68 %, permettant à plus de 100 000 porteurs de projets d’obtenir des financements. Au total, 57 millions d’euros ont été collectés en 2015, soit une croissance de 85 % d’une année à l’autre. Malgré cette bonne performance, l’Italie ne représente encore qu’une part minoritaire du marché mondial, évalué à quelque 35 milliards d’euros.

Les défis du crowdfunding en Italie

Le premier obstacle à l’accélération du développement du crowdfunding est la multiplication des plates-formes de toute petite taille. À cela s’ajoute un faible taux d’utilisation d’Internet (à 58 % contre 75 % en moyenne pour l’ensemble du continent) et l’absence de confiance pour les outils de paiement en ligne.

Mais surtout, la finance participative ne serait vraiment connue que de 4 % de la population, révèle une étude de Lorien Consulting. Pour y remédier, une station de radio nationale diffuse depuis près d’un an une émission destinée à promouvoir le phénomène ainsi que les projets les plus innovants.

Les acteurs les plus dynamiques du marché italien du crowdfunding

Quelques plates-formes italiennes affichent toutefois leur dynamisme et leur ambition face à des poids lourds comme Kickstarter, implanté dans la péninsule depuis 2015. Eppela est le leader national grâce à 2500 projets financés depuis 2011 et 12 millions d’euros récoltés en dons avec contrepartie. Visant la première place pour cette forme de financement participatif, elle projette une levée de 20 à 30 millions d’euros avant l’été pour acquérir des sociétés en France, en Espagne ou en Allemagne.

Créée par Telecom Italia, Wedo sort également du lot dans le domaine de l’innovation et de la protection de l’environnement. Existant depuis 2010, SiamoSoci, véritable place de marché pour start-up, vient de lancer Mamacrowd, une plateforme de crowdfunding en fonds propres. Sa vocation est d’offrir une meilleure visibilité aux start-ups et les PMI innovantes, et attirer les investisseurs privés.

Pour leur part, les pouvoirs publics se penchent sur des allégements fiscaux destinés à encourager la croissance de ce mode de financement devenu incontournable.

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