À l’heure où certains placements financiers, comme le livret A ou l’assurance-vie, ne rapportent quasiment plus rien, les épargnants en quête de rendement alléchant se tournent désormais vers le crowdfunding dont la rémunération avoisine encore les 7 %. Attention toutefois aux pièges.
Alors qu’il n’en est qu’à ses balbutiements, le financement participatif suscite déjà un engouement extraordinaire. En 2015, 296,8 millions d’euros ont été récoltés par les plateformes de crowdfunding en France, soit deux fois plus qu’en 2014 (152 millions). Et certains analystes estiment que le secteur va continuer de progresser de 50 % par an jusqu’en 2020.
La raison de ce succès est simple : à l’heure où les placements d’épargne classiques, tels que l’assurance-vie, affichent péniblement un rendement de 3 %, les acteurs promettent un taux d’intérêt pouvant aller jusqu’à 12 %, de quoi attirer le chaland.
« En fonction du profil de l’investisseur et la maturité du prêt, les souscripteurs perçoivent une rémunération annuelle comprise entre 3,4 % et 8,7 %, avec une moyenne de 7 % », explique Thomas de Bourayne, directeur général de la plate-forme Crédit.fr.
Prudence tout de même, puisque si la rentabilité affichée est alléchante, ce type de placement n’est pas sans risque.
En général, l’investisseur sera amené à placer son argent dans une start-up en phase de lancement, et le risque de défaut est alors élevé. C’est la raison pour laquelle, dans le cas d’un prêt avec intérêt, la loi interdit au particulier de prêter plus de 1 000 € à une entreprise. Le ministre de l’Économie envisage prochainement de porter ce plafond à 2 000 €.
D’après les principaux acteurs, le taux de défaillance des start-ups innovantes serait plus faible que celui des entreprises en général. Pour le cas de Crédit.fr, pour le moment, aucune des entreprises financées via la plate-forme n’a mis la clé sous la porte.
Chez Anaxago, seulement 4 sociétés sur une quarantaine ont déposé leur bilan jusqu’à ce jour. Et afin de rassurer les souscripteurs, certains intermédiaires ont souscrit des assurances pour garantir le remboursement en cas de décès, d’invalidité du porteur de projet ou de faillite des entreprises.
Nos conseils : pour éviter de mauvaises surprises, confiez uniquement votre argent à des acteurs agréés. Ces derniers sont reconnaissables au logo délivré par les régulateurs. Ensuite, ne placez pas plus de 5 % de votre portefeuille sur ce type de placement et prenez le temps de bien vous renseigner sur le projet.