Pékin va durcir la règlementation en matière de financement participatif

Nouvelles règles autour du crowdfunding en Chine

À la suite des nombreux scandales qui ont ébranlé les plateformes de financement participatif chinoises, les pouvoirs publics ont décidé de mieux réglementer ce secteur.

Pékin veut « nettoyer » la finance en ligne

Le gouvernement chinois se prépare à assainir son secteur financier en ligne. Un plan d’action, élaboré par la Banque populaire de Chine (BPC), vient d’être adopté, explique des sources proches du dossier. Celui-ci vise notamment à mieux encadrer les plateformes de financement participatif (P2P) embourbées ces derniers temps dans de nombreux scandales.

Elles ont collecté pas moins de 440 milliards de yuans (60 milliards d'euros) en 2015, soit une progression de 300 % pour la seule année, rappelle Citigroup.

Premier changement annoncé. Les plateformes ne sont plus autorisées à conserver les dépôts de leur client. L’argent collecté devra être déposé dans un compte distinct, auprès d’une banque certifiée, et ne sera pas intégré dans les capitaux propres de la plateforme.

En février dernier, 21 salariés d’Ezubao, autrefois le principal site de crowdfunding chinois, ont été arrêtés par les autorités locales. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir mis en place une « pyramide de Ponzi ». Ils seraient parvenus en seulement deux ans à extorquer environ 7,6 milliards de dollars auprès de 900 000 investisseurs.

Par ailleurs, le gouvernement chinois va mettre en place un registre des instruments financiers en ligne ainsi qu’une plateforme unique des comptes en banque sur Internet, et entend plafonner le montant des opérations que les différentes plateformes sont autorisées à effectuer sans licence.

Renforcer le contrôle des plateformes de P2P

La mise en place d’une commission de régulation figure également parmi les principaux chantiers annoncés par Pékin. Sous la supervision de la BPC, cet organe de contrôle sera composé des représentants des régulateurs de la banque, de la Bourse et de l'assurance, ainsi que de l'Administration publique de l'Industrie et du Commerce et du ministère du Logement et du Développement urbain et rural.

Ce projet sera décliné en trois temps. D’abord, d’ici juillet, les autorités vont enquêter pour tenter de savoir si certaines plateformes se livrent à des pratiques frauduleuses. D’ici novembre, elles exécuteront les mesures d’assainissement destinées à « nettoyer » le secteur en profondeur. Enfin, les résultats de ces investigations seront consignés dans un rapport du Conseil d’État, qui sera publié au plus tard en mars 2017.

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