
Coïncidant avec la victoire du Brexit, une conférence s’est récemment tenue à Paris pour discuter de la possibilité pour la France de devenir un hub européen de la Fintech. Le moment est idéal, avec une croissance de 300 % des investissements sur le secteur entre 2008 et 2015 à travers le monde, particulièrement en Europe.
Plus de 60 personnes de divers horizons, dont des banquiers et avocats, ainsi que les régulateurs et dirigeants d’entreprises du domaine de la fintech se sont rassemblées à l’initiative du pôle de compétitivité Finance Innovation.
Les intervenants ont soulevé plusieurs points indispensables au développement de la fintech en France : maintien du dialogue entre les acteurs du secteur et les régulateurs pour une régulation favorable ; renforcement des dispositifs de soutien à l’innovation pour séduire les entrepreneurs à fort potentiel.
Les pouvoirs publics doivent en outre exploiter les atouts du pays pour attirer les investisseurs, les jeunes pousses et les grandes firmes étrangères.
Les participants ont fait un état des lieux des atouts de l’Hexagone : un système bancaire solide, des compétences réputées en recherche et formation, un large vivier d’ingénieurs, développeurs et d’avocats spécialisés. Ces talents sont très prisés à l’international, et bon nombre d’entre eux sont même devenus des patrons de fintechs dans les pays voisins.
Important L’accompagnement des pouvoirs publics et des régulateurs est un atout supplémentaire. La division Fintech, Innovation et compétitivité (FIC), créée par l’AMF, a une double mission : identifier les enjeux en matière de compétitivité et de régulation et coordonner l’action de l’AMF et de l’ACPR pour aider les porteurs de projets innovants à présenter un dossier de qualité.
Rappelons que malgré la sévérité des régulateurs en France, elle a été la première en Europe à instaurer un cadre réglementaire au crowdfunding.
Pour atteindre ses objectifs, Paris doit s’inspirer de Londres, qui bénéficie d’une bonne avance. À nombre équivalent, les fintechs britanniques ont levé 623 millions de dollars pour leur financement en 2014 contre 21 millions côté Français, pénalisé par la lourdeur administrative.
Les dispositifs de soutien pour encourager les entrepreneurs à prendre davantage de risques sont également intéressants, à condition de maintenir l’équilibre entre innovation et régulation.
Car l’exemple UK n’est pas exempt de failles. La réglementation s’y durcit d’ailleurs, suite à la faillite de plusieurs sociétés de fintech. Sans compter les conséquences du Brexit et qui pourraient profiter à la France.