Contrairement aux idées reçues, le prêt participatif ne s’adresse pas exclusivement aux porteurs de petits projets, il permet également aux entreprises de plus grosse envergure de trouver les financements dont elles ont besoin. L’année dernière, l’ETI familiale Saint-Jean Industries a obtenu les fonds nécessaires à ses investissements grâce au crowdlending.
En activité depuis 1962, comptant 2000 salariés à travers le monde, l’équipementier a vu son chiffre d’affaires chuter de 250 à 184 millions d’euros en 2014 à cause de la crise dans l’industrie automobile.
En 2015, il a retrouvé un nouveau souffle, mais avec l’afflux de nouvelles commandes, dont un gros contrat pour la marque américaine Chrysler, des investissements supplémentaires se sont imposés. Or, au vu des difficultés traversées l’année précédente, les banques du groupe et les établissements financiers externes sollicités n’ont accordé que 17 millions d’euros sur les 57 millions nécessaires.
Pour trouver la somme manquante, dont 24 millions se destinent au marché américain, le groupe recourt à plusieurs modes de financement.
Important Grâce à la mobilisation de son crédit d’impôt recherche (CIR) et le préfinancement de son CICE, 2 millions d’euros supplémentaires sont disponibles. La Banque publique d’investissement octroie de son côté un « prêt croissance » de 3 millions d’euros à amortissement différé et plus facilement accessible, malgré un coût légèrement supérieur.
Saint Jean Industries finance par ailleurs des machines en leasing auprès de fournisseurs français et américains, pour 10 millions d’euros à 5 % et 17 millions d’euros à 7-8 %.
En complément, par le biais d’un fonds commun de titrisation créé par l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), l’entreprise lève 4 millions d’euros d’obligations sur 6 ans à 4 %.
Enfin, Saint-Jean Industries recourt au crowdlending, système qui lui a permis de réunir un total de 1,2 million d’euros à 6 % remboursables sur 4 ans sur Lendix, plus rapidement que via les sources de financement classiques.
La fiscalité du financement participatif et le côté solidaire séduisent un nombre croissant d’internautes.
Pour l’entreprise, dont les commandes pour 2016 atteignent 315 millions d’euros, la crise est passée. Et si les banques sont de nouveau prêtes à la soutenir, l’ETI a montré que des alternatives efficaces existent.