Les fonds collectés par les plateformes de financement participatif destiné aux TPE-PME ont presque été multipliés par 3.3 au premier semestre 2016. Pourtant, le secteur est encore loin d’atteindre sa vitesse de croisière.
Malgré son succès, le crowdlending français n’a pas encore démontré la viabilité de son modèle économique. Pour l’instant, aucune plateforme n’atteint le seuil de rentabilité. Selon les prévisions, le montant des fonds collectés devrait doubler cette année pour franchir la barre des 80 millions d’euros (contre 30 millions d’euros au premier semestre 2016).
Si ces chiffres faisaient pâlir d’envie n’importe quel banquier, ils restent toutefois très en deçà des 100 millions d’euros, soit le niveau de chiffre d’affaires admis par plusieurs plateformes pour être rentable.
Il y a là de quoi s’interroger sérieusement sur l’avenir de ce secteur, en sachant qu’une petite poignée seulement de plateformes pourrait espérer un jour atteindre la rentabilité.
Pour certains analystes, cette situation va déclencher bientôt une vague de consolidations. Finsquare vient par exemple de s’associer à Lendix. Alors que d’autres devraient lui emboiter le pas dans les prochains mois.
Mais s’il y a une plateforme qui a le mieux tiré son épingle du jeu, c’est sans aucun doute Lendix, leader incontesté du financement participatif aux entreprises en France.
Créée par Olivier Goy, la start-up a levé près de 16,4 millions d’euros au cours des six premiers mois de 2016, soit plus de la moitié de l’encours global du secteur à la même période. Elle pèse à elle seule près de 48 % du marché.
Comparativement, son dauphin Unilend a collecté 4 millions d’euros sur le premier semestre 2016. Lendosphere, une plateforme dédiée à des projets de développement durable, complète le trio de tête avec 3,8 millions d’euros financés. Lendopolis et Credit se hissent respectivement à la quatrième et cinquième place.
Pour soutenir son expansion à l’internationale, la plateforme leader a réussi au printemps une levée de 12 millions d’euros auprès d’investisseurs institutionnels, dont CNP Assurances.
Ce nouveau tour de table lui permet de conquérir de nouveaux marchés en Europe continentale. Elle vient ainsi de recevoir le feu vert du régulateur espagnol et prévoit de partir à la conquête de l’Italie d’ici la fin de l’année.