Dans son édition du 30 juin 2016, Capital a mis en garde ses lecteurs contre les pratiques douteuses de la plateforme de crowdfunding Netfinancement qui, selon le magazine, s’apparente à une véritable arnaque. Le gendarme du secteur, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), a été saisi.
Tout a commencé lorsqu’un journaliste de Capital a été contacté par un commercial mal chanceux. Ce dernier qui croyait avoir affaire à un particulier lui aurait proposé d’investir dans des sociétés via la plateforme numéro « un » de crowdfunding : Netfinancement.
Seul bémol : personne n’a jamais entendu parler de cette plateforme (celle-ci ne figure d’ailleurs pas dans la liste des meilleurs sites de financement participatif dressée par le magazine) et la règlementation interdit la vente par téléphone pour ce type de produits financiers. La plateforme va même plus loin en faisant miroiter des gains mirobolants afin d’appâter le chaland, soit un rendement garanti de 25 % sur 5 ans.
Pourtant, une fois arrivé sur Netfinancement, difficile au premier abord de repérer la supercherie. Le site est bien travaillé et les contenus textuels soignés, rédigés dans un bon français. On est ici loin des messages souvent truffés de fautes d’orthographe. La plateforme est même inscrite auprès de l’ORIAS, un registre qui recense les intermédiaires en opération de banque exerçant en France (courtiers d’assurance, agents généraux, mandataires…).
Comme pour les sites concurrents, les campagnes de collecte en cours sont mises en avant sur la page d’accueil. Sauf qu’après quelques vérifications, celles-ci se révèlent complètement « bidon ». Par exemple, la société Fix, censée vendre des consommables informatiques et implantée à Bordeaux, n’existe pas. Idem pour DiamondsFix.
Le courtier en diamants est immatriculé sous une fausse adresse et un faux numéro de téléphone et figure sur la liste noire de l’AMF. Quant aux autres projets, ceux-ci ont déjà été financés sur Lendix et Unilend, des plateformes partenaires de Capital et bien connues du grand public.
Alertés sur cette affaire, les responsables de Ledinx et Unilend ont décidé de dénoncer les pratiques jugées douteuses du site auprès de l’ACPR.
Capital rappelle ainsi quelques précautions pour se protéger contre cette arnaque.