Bien s’informer avant de franchir le pas…

Financement collectif

Avec la baisse continue des rendements des produits d’épargne classiques (livret A, assurance vie…) et les nombreuses incertitudes qui pèsent sur le marché immobilier locatif, le crowdfunding reste aujourd’hui un excellent moyen de mettre un peu de beurre dans ses épinards.

À condition bien entendu de bien comprendre les rouages de ce placement avant de se lancer. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le financement participatif.

Financement participatif immobilier : 60 millions d’euros collectés en 2015

La France figure parmi les pays européens les plus en pointe en matière de financement participatif. Pour preuve, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé très tôt de réglementer ce secteur. Par exemple, le statut de conseillers en investissements participatifs (CIP), agrément nécessaire pour exercer la profession et gage de sécurité pour les épargnants, a été mis en place dès 2014.

Depuis, le crowdfunding a connu un essor fulgurant. Le nombre de plateformes a littéralement explosé ces deux dernières années, en particulier pour les start-ups spécialisées dans le financement participatif immobilier qui connaissent un engouement très fort auprès des investisseurs. Seul bémol : le manque d’information constitue parfois un frein pour les particuliers.

Ainsi, les plates-formes de crowdfunding immobilier ont levé pas moins de 60 millions d’euros en 2015, soit 15 fois de plus qu’en 2014. La raison de ce succès ? Ces dernières proposent des rendements très alléchants compris entre 7 % et 12 % à l’heure où les produits d’épargnes classiques affichent péniblement des rentabilités de 3 %.

Un secteur balbutiant avec des contours juridiques flous

Mais ces chiffres, aussi intéressants soient-ils, ne doivent pas faire oublier les risques liés à ce nouveau produit financier : retard de livraison, délais de vente allongés, faillite du promoteur…

Dernièrement, l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) a lancé un appel à la vigilance contre les éventuelles dérives liées au crowdfunding immobilier. L’association a pointé du doigt le manque d’information ainsi que l’absence de niveau de qualification pour les gestionnaires et d’un cadre juridique protecteur pour les investisseurs.

L’Aspim réclame ainsi des mesures d’encadrement plus efficaces notamment en matière de contrôle des documents commerciaux et des moyens de rémunération, ou de gestion des conflits d’intérêts.

Pour l’heure, et en attendant de nouvelles avancées législatives sur ce terrain, le dispositif de compensation fiscale des pertes en capital, en vigueur depuis janvier 2016, est le seul recours possible pour les particuliers en cas d’échec du projet financé.

Quoique, ceci étant loin d’être suffisant, il est aujourd’hui indispensable de prévoir des garde-fous supplémentaires pour renforcer la protection des investisseurs et mieux encadrer ce secteur balbutiant.

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