Le financement participatif concerne également la culture avec des plateformes comme Proarti, qui s’associe à la ville de Bordeaux pour le projet « Ampli culturel ».
La plateforme parisienne Proarti a été créée en 2013 avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication. Depuis, grâce à 940 000 euros levés au total, elle a contribué à la concrétisation de 271 projets.
Ces deux dernières années, elle finance des initiatives locales en partenariat avec les collectivités : monter une pièce de théâtre ou un spectacle de danse, réaliser un film, organiser une exposition d’arts plastiques, etc. Par cette stratégie, elle ambitionne de renforcer son expertise et de gagner en visibilité à l’échelle nationale.
À Bordeaux, où elle est présente depuis peu, elle lance « Amplificateur culturel », une opération copiée sur la « Dynamo Culturelle » de Rennes Métropole destinée à favoriser « l’émergence culturelle ».
Tous les porteurs de projets sur le thème de « l’expression de la diversité culturelle et la participation du public » ne bénéficiant pas encore des subventions de fonctionnement de la Ville de Bordeaux sont éligibles. 10 d’entre eux, sélectionnés par la mairie, bénéficieront de formations professionnelles individuelles et de conseils leur permettant de maîtriser la communication, de définir des contreparties intéressantes, de fixer l’objectif financier de la collecte (supérieur à 2 000 €)…
Ensuite, grâce aux outils proposés par Proarti, ces jeunes acteurs culturels pourront mener une campagne de mécénat d’entreprise et de particuliers à coût réduit.
Pour la municipalité bordelaise, le crowdfunding complète idéalement un budget culturel et diversifie ses sources de financement dans un contexte de baisse des subventions. Pourtant, celui-ci a été épargné par les restrictions, et a même augmenté : puisque son fonds d’aide à la création et à l’innovation est passé de 150 000 € en 2013 à 650 000 € en 2016 (soit +260 %), et 81 millions d’euros sont affectés à la culture en 2016.
Avec un professionnel comme Proarti pour gérer les volets financier, administratif et juridique en contrepartie de 8 % des montants récoltés en cas de succès, la ville de Bordeaux veut toucher d’autres créateurs (associations, artistes, etc.)
Elle fournit de son côté des outils de communication pour un coût de l’ordre de 8000 euros à 10 000 euros. Certains projets obtiendront par ailleurs le label Manufacture Atlantique, où se tiendront les événements-clés de l’opération.
