Attaqué de partout, Camaïeu est de nouveau placé en redressement judiciaire

Camaïeu

En août 2020, Camaïeu s’est retrouvé entre les mains de la Financière immobilière bordelaise (FIB) s’accordant jusqu’en 2022 pour permettre à ce géant du prêt-à-porter de renouer les liens avec un bilan positif. Objectif raté selon ses dirigeants indiquant qu’à leur demande, l’entreprise est de nouveau placée en redressement judiciaire.

Dans le cadre d’une procédure de restructuration administrée par le tribunal de commerce de Lille, la Financière immobilière bordelaise est devenue actionnaire majoritaire de Camaïeu en rachetant 511 de ses 634 magasins et en sauvant 2 600 salariés sur plus de 3 100.

Une lueur d’espoir pour ce géant nordiste du prêt-à-porter qui s’est fixé comme objectif de retrouver son chiffre d’affaires d’avant-crise dès 2022 en atteignant la barre des 552 millions d’euros.

Le hic, c’est que son chemin a été parsemé d’embûche pour l’empêcher d’accomplir son dessein. De quoi expliquer la cessation de paiements et l’ouverture de procédure de redressement judiciaire déclaré récemment.

L’enseigne a raté son objectif

Comme susmentionné, Camaïeu est sous la bannière de la FIB depuis août 2020 en se fixant pour objectif d’enregistrer un chiffre d’affaires de 552 millions d’euros en 2022. Mais d’après ses nouveaux dirigeants, l’entreprise a raté sa cible en faisant valoir que :

Le chiffre d’affaires n’a atteint que 333 millions sur les 16 mois après la reprise.

Un écart considérable s’expliquant à travers différents facteurs qui ont fait figure d’obstacle selon Wilhelm Hubner ajoutant que :

La reprise s’est déroulée dans un contexte effroyable.

Wilhelm Hubner

Et d’après cet homme à la tête de la division distribution de la FIB, les impacts financiers de la crise sanitaire y jouent pour beaucoup en empêchant l’enseigne de satisfaire un besoin de trésorerie majeur, le loyer.

Concrètement, il est question d’impayés concernant 250 à 300 magasins selon le délégué CGT de Camaïeu pensant à une dette atteignant la barre des 50 à 60 millions d’euros. Et pas seulement puisque l’entreprise a également fait face à des difficultés de taille selon m. Hubner intégrant dans sa liste :

  • Une perte de 40 millions d’euros suite à une cyberattaque d’ampleur considérable ;
  • L’augmentation du prix des matières premières ;
  • Les conséquences de la guerre en Ukraine ;
  • La désorganisation du transport mondial.

Un nouveau redressement judiciaire pour sauver la mise

Si Camaïeu est actuellement sous la bannière de la FIB depuis août 2021, c’est grâce à un redressement judiciaire dirigé par le tribunal commercial qui, à la demande de l’entreprise, va encore y mettre du sien en empruntant la même procédure. D’après ses dirigeants :

Nous prenons acte de la décision du tribunal qui prononce l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à la demande de Camaïeu.

Ainsi, les dirigeants ont laissé de côté leur dessein initial pour se concentrer sur le sauvetage de l’enseigne en indiquant dans un communiqué que :

L’objectif est de préserver l’activité de l’entreprise et de la marque Camaïeu.

Et d’ajouter :

Cette décision doit permettre à Camaïeu, marque historique du textile français de disposer d’une période d’observation puis de présenter un plan de continuation afin de poursuivre la transformation initiée par le groupe et assurer ainsi la pérennité de l’entreprise.

Une stratégie qui ne sera pas sans impacts selon Thierry Siwik faisant remarquer que :

Même si le tribunal valide un plan de continuité, il y aura une réorganisation des effectifs, donc un plan social, donc de la casse sociale.

Thierry Siwik

Et de préciser :

Pour minimiser cette casse sociale, nous allons construire une action avec la CGT HPB.

Thierry Siwik

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