L’État et Bpifrance répondent aux critiques sur ses partenariats avec Amazon

capture ecran du site BPI FRance

Un géant du numérique américain pour soutenir la transformation digitale des PME françaises ? Sur le papier, les partenariats entre Bpifrance et Amazon ont du sens. Cette entente essuie pourtant de nombreuses critiques concernant la souveraineté technologique et la confidentialité des données. L’État et Bpifrance tentent de rassurer tout le monde.

Durant la crise sanitaire, les petits commerçants et les jeunes pousses ont rapidement montré leurs limites au moment des deux fermetures administratives. Dépourvues de vitrines en ligne, ces entreprises ont beaucoup souffert. Bpifrance, sur une initiative gouvernementale, décide alors de s’associer à Amazon pour accompagner la transformation numérique de ces structures commerciales.

Le géant américain s’est aussi vu confier l’hébergement des attestations de PGE. Ces services portent-ils atteinte à la sécurité des données des entreprises françaises ? Certains experts et politiques pensent que oui. De leur côté, le gouvernement et la banque publique d’investissement se veulent rassurants et disent avoir pris toutes les mesures qui s’imposent.

Des garanties sur le chiffrage des données

La question de la confidentialité des données sur les attestations de prêt garanti par l’État est légitime. Les documents transmis à Amazon contiennent en effet des renseignements clés, tels que :

  • le besoin de trésorerie ;
  • le chiffre d’affaires 2019 ;
  • la masse salariale ;
  • les emprunts et les actifs des entreprises demandeuses.

On pourrait donc penser que la firme américaine dispose d’un accès privilégié sur les données stratégiques de certaines jeunes pousses prometteuses potentiellement en difficulté. Bpifrance écarte toutefois cette possibilité.

ImportantLa banque d’investissement publique explique d’abord que seule une compagnie de la taille et de l’expertise d’Amazon possède les capacités à lancer le PGE en une dizaine de jours seulement après délivrance de l’attestation.

Elle affirme également que tous les renseignements financiers des entreprises sont précieusement protégés dans des serveurs sécurisés, dont l’accès est réservé à Bpifrance. L’établissement rajoute une protection supplémentaire, en rendant les données anonymes.

La compagnie de Jeff Bezos ne pourrait donc pas accéder librement à ces informations et identifier les sociétés demandeuses. Enfin, la banque publique adopte un système d’hébergement multicloud, qui implique des sociétés françaises, dont OVH, basée à Roubaix.

Une digitalisation nécessaire et urgente des petits commerces

Le volet « numérisation » du plan d’aide aux commerçants durant la crise implique un partenariat avec Amazon. Le géant américain a été engagé pour prodiguer une douzaine de formations autour des bonnes pratiques et des débuts en commerce en ligne à destination des petites entreprises.

L’un de ces accompagnements porte sur l’utilisation de la marketplace Amazon, un montage critiqué pour son incohérence.

Le président de la Confédération des commerçants de France trouve notamment illogique de confier la transformation numérique des vendeurs à une entreprise qui leur livre une concurrence « déloyale ». Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, rétorque qu’Amazon est juste un des sponsors payants du programme de digitalisation des commerces français, au même titre que :

  • La Poste ;
  • Paprec ;
  • Cdiscount ;
  • Orange.

Pour Cédric O, la question de la sécurité des données est déjà réglée, le partenariat avec Amazon étant conforme aux lois européennes concernant l’hébergement des données d’utilisateurs. Le secrétaire d’État au Numérique ajoute d’ailleurs que l’expertise du géant américain constitue un véritable atout pour accélérer la numérisation des commerçants français.

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