Aux côtés du tourisme et de la restauration, le transport aérien compte sûrement parmi les secteurs les plus touchés par les répercussions économiques du Covid-19. Le cas de Ryanair en est le parfait exemple. Plombé par une chute drastique du trafic, le groupe irlandais anticipe un déficit net record sur son exercice 2020-2021.
Malgré une éclaircie attendue les prochains mois avec l’accélération des campagnes de vaccination, la situation sanitaire liée au Covid-19 demeure pesante pour l’économie mondiale. Le secteur aérien, particulièrement touché, continue de subir une période difficile, après une année 2020 des plus sombres.
Pour Ryanair, l’épidémie devra conduire à un creusement de sa perte nette sur l’exercice fiscal 2021, qui sera clos fin mars. L’entreprise spécialisée dans les vols low cost relativise cependant sa situation, soulignant notamment son excellente situation de trésorerie. La compagnie dispose d’une réserve suffisante pour survivre à l’impact de la crise et prévoit une légère amélioration durant le prochain été.
Durant les trois derniers mois de 2020, la compagnie accuse une perte de 306 millions d’euros, un peu plus que les 300 millions d’euros prévus par les analystes. Son chiffre d’affaires a aussi chuté de 82 %, une situation comparable à ce que ses principaux concurrents traversent en ce moment. Chez Wizz, on parle d’une baisse de 77 % de l’activité, contre – 88 % du côté d’EasyJet. C’est donc tout le secteur aérien qui patauge dans une grave crise, qui oblige Ryanair à puiser dans ses réserves pour financer son besoin de trésorerie.
La compagnie irlandaise fait d’ailleurs figure de référence en la matière, sa situation financière étant bien meilleure que ses concurrents au niveau mondial. Les experts se montrent confiants quant à sa capacité à surmonter cette période sombre,
Important Le groupe ayant un solde de trésorerie de 3,5 milliards d’euros au 31 décembre. Contrairement aux autres entreprises, elle n’assure pas des services en « classe affaires », ni de vols long-courriers,
Deux segments particulièrement en souffrance durant la crise.
Ces signaux rassurants poussent le groupe à prévoir une légère reprise dès l’été 2021. Preuve de son optimisme tout relatif, Ryanair a officialisé une commande de 75 Boeing 737 MAX en décembre, portant à 210 le nombre d’avions de ce modèle commandés auprès du constructeur américain. Sur ce total, 24 unités devraient être livrées avant l’été prochain.
Bien qu’optimiste, Michael O’Leary ne minimise pas l’ampleur de la crise traversée par son groupe. Dans un communiqué diffusé fin janvier, le directeur général de Ryanair table sur une perte estimée entre 850 et 950 millions d’euros pour son exercice fiscal 2020-2021.
Cela représente tout simplement l’équivalent de cinq fois le déficit enregistré lors de la grande crise financière de 2009. C’est aussi le pire résultat de la compagnie aérienne depuis ses débuts il y a 35 ans. Le groupe irlandais prévoit cependant de sortir de ce creux historique à partir du second trimestre de la nouvelle année fiscale qui commence en avril. Ryanair mise sur un assouplissement des contraintes sanitaires durant la saison estivale, un resserrement qui devrait relancer le transport aérien européen et mondial.
