Les tribunaux de commerce s’attendent à une cascade de faillites d’entreprises dans les mois à venir

confirmation faillite d'entreprise

Affaiblies financièrement par l’arrêt ou le ralentissement des activités à cause de la crise, de nombreuses continuent de survivre notamment, grâce aux différentes mesures de soutiens mises en place par les pouvoirs publics. Mais ce ne serait que de courte durée si l’on croit les tribunaux de commerce qui s’attendent à une cascade de faillite dans les mois à venir.

Depuis que l’épidémie du coronavirus est entrée sur le territoire français, la majorité des entreprises ont eu à faire face à un défi majeur, tenter de survivre en essayant de répondre à leur besoin de trésorerie le plus basique.

Et dans ce domaine, force est de constater que la plupart d’entre elles n’y seraient pas parvenues sans les dispositifs d’aide comme le PGE, les allègements fiscaux ou les allocations dédiées au chômage partiel.

Du moins, d’une façon temporaire si l’on croit les tribunaux commerciaux qui s’accordent à dire que ce n’est que partie remise puisque d’ici peu, ces dernières devraient à nouveau faire face à une réalité moins conciliante.

Le calme avant la tempête

Le calme avant la tempête, c’est de cette manière que les tribunaux commerciaux interprètent la situation actuelle où se trouvent la plupart des entreprises qui ont eu la chance de profiter des différentes mesures de soutien pour éviter la faillite faute de revenus.

Ce, en notant que même en temps normal, la France enregistre chaque année 50 000 défaillances, alors qu’en cette période de crise, ce niveau a diminué de près de la moitié.

Et ce n’est pas faute de le croire si l’on tient compte du fait qu’entre janvier et juillet 2020, la majorité des juridictions ont enregistré une chute drastique du nombre des procédures amiables ou collectives avec une baisse de :

• 42 % à Nîmes ;

• 48 % à Marseille ;

• 48 % à Lyon.

Et ce ne sont là que des exemples parmi tant d’autres pour inciter Jean-Marc Latreille, président du tribunal de commerce de Marseille à penser à :

Une situation surréaliste et curieuse.

Jean-Marc Latreille.

Même son de cloche pour Nadine Baptiste de Nîmes ou de Thierry Gardon de Lyon s’exprimant respectivement en ces termes :

Je m'attendais à pire.

Nadine Baptiste.

C'est le calme absolu, je suis abasourdi.

Thierry Gardon.

Tout cela pour dire que c’est probablement le calme avant la tempête puisque ces derniers s’accordent à penser que cette situation est passagère et que les entrepreneurs se doivent désormais de s’attendre au pire.

Un vent de faillite s’annonce

Pour les tribunaux commerciaux, la période d’accalmie constatée depuis janvier dernier aurait bientôt tendance à s’estomper en soulignant que :

Le réveil risque d'être difficile. La majorité des dépôts de bilan aura lieu à la fin de l'année, le plus gros de la crise sera en mai-juin 2021, au niveau des procédures collectives.

Un mauvais présage que les entrepreneurs pourraient cependant éviter si l’on croit Jean-Marc Latreille les incitants à prendre les devants en s’exprimant en ces termes :

N'attendez pas si vous sentez que la santé de votre société se dégrade, venez vous faire dépister et soigner avant qu'il soit trop tard.

Jean-Marc Latreille.

Quoi qu’il en soit, les juridictions estiment que quelques 20 000 structures pourraient être concernées en notant que cette situation inquiétante touchera principalement le tourisme d'affaires la sous-traitance aéronautique et le commerce. À Nadine Baptiste d’ajouter :

Tout ce qui est restauration, lié à l'événementiel (traiteurs, organisation…), risque d'être très touché.

Nadine Baptiste.

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