FIB récupère Camaïeu et empêche plus de 2500 salariés de se retrouver dans le chômage

femme en shopping

L’avenir d’une entreprise experte en articles vestimentaires pour femmes est désormais entre les mains du fonds d’investissement spécialisé dans l’immobilier commercial de l’homme d’affaires Michel Ohayon. Entendons par là, l’enseigne de prêt-à-porter Camaïeu qui est récemment entrée sous la bannière de la FIB après sa mise en redressement judiciaire le 26 mai dernier.

Voilà des années que Camaïeu peine à répondre son besoin de trésorerie ou à régler ses dettes conduisant l’entreprise à faire l’objet d’une procédure de sauvegarde en 2018 étant incapable de régler ses obligations élevées à 1 milliard d’euros en 2016 pour se retrouver entre les mains de ses créanciers.

Mais il semblerait que ce ne soit pas suffisant pour sauver la société de la tamise puisqu’à cause de la crise sanitaire, était contrainte de fermer 800 magasins entraînant un manque à gagner de 162 millions d’euros. Pire encore, elle s’est récemment retrouvée devant le tribunal de commerce de Lille pour un redressement judiciaire plaçant son avenir auprès de la FIB à la date du 17 août 2020 au détriment de ses dirigeants également de la liste des repreneurs potentiels.

Deux candidats se sont présentés

En mauvaise posture depuis 2016, Camaïeu a fait l’objet d’une procédure de sauvegarde en 2018 qui devait lui permettre de mettre la tête hors de l’eau. Ce qui ne fut évidemment pas le cas puisqu’à la date du 26 mai 2020, l’enseigne de prêt-à-porter s’est finalement retrouvée devant le tribunal du commerce de Lille. L’épidémie du coronavirus en serait la raison si l’on croit ses dirigeants faisant valoir que l’entreprise a été :

Lourdement impactée par la crise sanitaire et faute d’un prêt garanti par l’État qui lui aurait permis de surmonter.

Tout cela pour dire qu’une fois de plus, la société était proche de la noyade et avait besoin de secours en notant que dans ce sens, deux candidats se sont présentés affichant chacun de leur côté leur motivation.

Ainsi, l’on constate que le groupe à la direction de l’entreprise était de la liste une fois représenté par Joannes Soënen, son PDG ainsi que trois fonds actionnaires que sont GoldenTree, CVC et Farallon soutenus par le syndicat Unis pour agir ensemble mettant en exerce l’existence d’un :

Un plan bien identifié, une feuille de route claire pour que Camaïeu puisse se dynamiser pour les dix prochaines années.

Joannes Soënen.

Et d’ajouter :

Début mars, l’entreprise avait commencé à mettre en œuvre son plan de transformation et un accord de financement était sur le point d’être conclu avec les actionnaires et les banques.

Joannes Soënen.

De l’autre, on retrouve l’homme d’affaires Michel Ohayon, fondateur de la FIB qui, à travers Olivier Pardo, son avocat a proclamé son souhait de :

Voir Camaïeu redevenir l’immense entreprise qu’elle a été.

Michel Ohayon.

Soit, des concurrents de poids rendant difficiles les pronostics que même l’avis des différents membres du tribunal était partagé sachant que chaque offre avait 50% de chance de gagner. À noter que pour sa part, la FIB est soutenue par le comité social et économique (CSE) ainsi que l’intersyndicale CFDT-CGT-FO.

L’avantage accordé à la FIB

Comme susmentionné, chacun des candidats avait une chance de remporter la victoire dans cette course à qui aurait la garde de Camaïeu rendant pénible le travail du tribunal de commerce de Lille qui a finalement accordé l’avantage à la FIB et permettre à Olivier Pardo de dire que :

C’est une victoire d’une entreprise, c’est aussi une victoire du droit.

Olivier Pardo.

Pour expliquer ce penchant, il faudrait regarder du côté de chacune des propositions des belligérants en notant que pour les dirigeants de Camaïeu, l’on peut lire dans un rapport du tribunal que :

Ils prévoient de garder 2 520 emplois et de reprendre 446 magasins, dont 43 sous l’enseigne de prêt-à-porter féminin de la galaxie Mulliez, Grain de malice.

Ce qui est loin du compte comparé à l’offre de la FIB qui, en plus de son engagement à conserver la logistique actuelle avec le prestataire Dispéo et à garder le siège à Roubaix (Nord) et le bâtiment logistique pendant cinq ans, se dit prête à :

Reprendre 511 magasins et 2 659 salariés, sur les 634 magasins et 3 146 salariés actuels de l’entreprise.

Des initiatives lui permettant d’ailleurs d’obtenir le soutien d’Omar Rahni, représentant CGT au CSE soulignant que :

Il y a moins de casse.

Omar Rahni.

Avant d’ajouter :

Comment soutenir une équipe dirigeante qui coule la boîte, la met en redressement, bénéficie des aides de l’État, voit l’ardoise effacée et en profite pour fermer des magasins et licencier ?

Omar Rahni.

Un autre point faisant d’ailleurs pencher la balance en la faveur de la FIB si l’on croit une note du tribunal justifiant que :

Nulle reprise ne peut réussir sans le soutien des équipes et des salariés. Force est de constater que même si les fautes antérieures ne peuvent leur être reprochées, l’équipe dirigeante n’a pas su ou pas pu acquérir et conserver la confiance du personnel.

Quoi qu’il en soit, cette instance a tenu à faire savoir que :

Le tribunal regrette amèrement la faiblesse des prix de reprise, particulièrement celle de FIB, qui a été qualifiée d’indécente lors des débats. Néanmoins, l’intérêt de l’entreprise reste sa pérennité, qui apparaît meilleure dans le projet FIB.
Retour au de page