Le développement de l’entrepreneuriat culturel et créatif tricolore pourrait se renforcer avec un peu d’efforts

femme entrepreneur

En tant que Directeur académique, Professeur associée en management des arts et de la culture chez Burgundy School of Business, Christine Sinapi est bien placée pour dire que le développement de l’entrepreneuriat culturel et créatif tricolore pourrait se renforcer avec un peu d’efforts. Ce, de la part des entrepreneurs concernés et des banques.

À l’approche de la 28ème édition du Congrès international de l’European Network on Cultural Management and Policy (ENCATC), organisé par le Centre for Arts & Cultural Management de BSB qui devrait se tenir en novembre, Christine Sinapi a jugé utile de faire un état des lieux du secteur entrepreneurial culturel et créatif tricolore.

L’occasion qui a permis à cette professeure de faire savoir que l’incapacité à répondre à leur besoin de trésorerie demeure en tête de liste des problèmes majeurs lestant le développement des PME culturelles faute de financement. Une situation qui pourrait cependant s’améliorer si l’on se réfère aux solutions avancées par cette experte en management des arts et de la culture.

L’exclusion financière comme obstacle majeur

Dans le cadre de la 27ème édition du Congrès international de l’ENCATC qui s’est tenu à Dijon entre le 2 et le 5 octobre 2019, la question du financement des PME culturelles était au vif des débats. Non pas sans raison puisque les parties prenantes se sont accordées à dire que l’exclusion financière est l’obstacle majeur à leur croissance. Ce, en pointant du doigt l’insuffisance des offres d’emprunt dédiées au secteur que Mme Sinapi explique en ces termes :

Les banques et financeurs traditionnels ne s’engageraient pas en raison des fragilités économiques inhérentes au secteur et d’un risque financier plus important que dans l’économie traditionnelle.

Christine Sinapi.

Un poids lestant le secteur avec lequel s’ajoute la crise sanitaire le frappant de plein fouet avec :

  • La fermeture et limitation des jauges des salles de spectacle ;
  • La baisse de fréquentation des musées et lieux culturels ;
  • L’effondrement du tourisme culturel international.

Soit autant d’éléments permettant à Christine Sinapi de dire que :

Face aux mutations du secteur culturel, artistique et créatif, conjuguées aux diverses crises économiques que nous connaissons, il est nécessaire de réinventer les modèles économiques.

Christine Sinapi.

La situation pourrait s’améliorer

Loin de se contenter d’énumérer les obstacles au développement du secteur de l’entrepreneuriat culturel, Christine Sinapi a également fait savoir que la situation pourrait s’améliorer si des efforts sont effectués du côté des PME culturelles et des établissements bancaires.

En s’adressant aux acteurs concernés, cette experte a ainsi fait savoir que pour multiplier les chances en matière d’accès au financement :

Les entrepreneurs culturels devraient se résoudre à bénéficier d’un dispositif d’accompagnement permettant l’appropriation des mécanismes financiers.

Christine Sinapi.

Et en regardant du côté des enseignes bancaires, elle s’est permis de dire que :

Les banques peuvent devenir des acteurs essentiels pour garantir le développement de l’entrepreneuriat culturel et la soutenabilité de l’écosystème culturel et créatif.

Ce, dans l’optique où ces dernières parvenaient à surmonter les difficultés en explorant certaines pistes comme :

  • Le développement de structures bancaires d’échelle territoriale connaissant les caractéristiques économiques du secteur ;
  • Le déploiement de modalités de service adaptées, incluant en particulier accompagnement, conseil et financements spécifiques d’exploitation.

Des défis majeurs que les acteurs financiers auront à relever selon Christine Sinapi ajoutant que :

Le risque extrême inhérent au secteur culturel appelle à des solutions complémentaires que les banques seules ne peuvent trouver. Des partenariats public/privé pourraient sur ce point être efficaces.

Christine Sinapi.

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