Les entreprises doivent redoubler d’effort pour garantir la sécurité de leur trésorerie en ces temps de crise sanitaire engendrée par le coronavirus. C’est du moins, l’avis d’Hélène Guessant, une experte dans le domaine, qui a récemment mis en exergue certaines pistes que les responsables financiers pourraient explorer pour y parvenir dans les meilleures conditions.
Présidente de la commission ETI de l’Association Française des Trésoriers d'Entreprise (AFTE), Hélène Guessant, est bien placée pour dire que cette crise sanitaire liée au coronavirus est une menace pour la santé financière du secteur entrepreneurial.
Dans cette optique, cette experte estime d’ailleurs que plus que jamais, la survie des différentes structures repose sur la possibilité de disposer d’une liquidité en leur portée. Une raison suffisante pour l’inciter à encourager les responsables des financements à y apporter une attention particulière en adoptant certaines stratégies visant particulièrement à maintenir la trésorerie en excellente santé en prenant soin d’en assurer la sécurité contre d’éventuels risques.
Selon Hélène Guessant, la liquidité doit être au centre de la préoccupation des entreprises durant et après cette période de crise. Ainsi, cette spécialiste estime que ces dernières se doivent d’user de tous les moyens nécessaires pour en avoir à portée de main en exploitant les différentes ressources de financement actuellement à leur disposition. Dans ce sens, cette experte a par exemple fait valoir que :
On pourra recourir au prêt garanti par l’État pour avoir de la liquidité, au cas où la reprise lente créerait un besoin de trésorerie.
Hélène Guessant.
Et d’ajouter que :
Le programme est ouvert jusqu’à la fin de l’année.
Hélène Guessant.
En parlant d’emprunt, cette présidente de la commission ETI de l’AFTE a tenu à préciser que les entrepreneurs devraient multiplier leur chance en diversifiant leur recherche auprès de différents organismes financiers en précisant que :
Une grande entreprise qui se finance sur les marchés obligataires (long terme) ou Neu CP (court terme) veillera à utiliser ses marchés, même avec un niveau de prix dégradé et par anticipation.
Hélène Guessant.
Mme Guessant a également souligné la nécessiter de respecter les délais de paiements des factures pour tous les acteurs afin d’assurer le bon fonctionnement du crédit interentreprises. Dans cette optique, elle a même ajouté qu’il serait bien avisé de payer à l’avance pour ceux qui le peuvent en soulignant que cette stratégie permet de renforcer la chaîne logistique.
Toujours dans le cadre de la préservation du cash, elle a aussi fait savoir que :
Les entreprises qui ont de la liquidité la conserveront sur des comptes courants, même à taux négatifs.
Hélène Guessant.
Pour la présidente de la commission ETI de l’AFTE, disposer d’une ressource financière n’est pas suffisant pour assurer la bonne tenue de la trésorerie des entreprises, la maîtrise des risques est également essentielle.
Dans ce sens, elle a par insisté sur le fait de redoubler de vigilance face à la croissance accélérée de la digitalisation durant le confinement qui a permis au télétravail de faire un énorme bond en avant dans le système entrepreneurial. À cette experte de préciser :
L’entreprise doit être en mesure de comptabiliser et valider des factures, tout en garantissant le niveau de contrôle interne. De piloter et de maîtriser le risque numérique de la chaîne financière.
Hélène Guessant.
Pour y parvenir, elle a d’ailleurs énuméré la nécessité de l’amélioration des processus de validation et l’adoption des signatures à distance des contrats. Quant à la sécurisation de la trésorerie par rapport aux emprunts, Hélène Guessant a tout simplement expliqué que :
Il faudra surveiller les limites et renforcer le suivi des délais de paiements. Pour anticiper la reprise de l’activité, on demandera aux assureurs les lignes de crédit aujourd’hui réduites.
Hélène Guessant.
