L’impôt sur la production serait en partie à l’origine de la baisse de rentabilité des entreprises non financières de 2020

des professionnels en analyse de calculs

Depuis le début de la crise, différentes mesures ont été lancées par le gouvernement pour permettre aux entreprises de faire face au ralentissement ou à l’arrêt des activités notamment occasionné par le confinement. Ce qui a permis à de nombreuses structures de tenir le coup sans pour autant parvenir à empêcher la décadence de leur marge bénéficiaire.

Report des charges sociales et fiscales ou encore prêt garanti par l’État (PGE), ce ne sont là que des exemples parmi les différents dispositifs d’aides qui ont permis aux entreprises affaiblies financièrement de résister aux conséquences de la première période de restriction. Soit, autant de mesures permettant à ces dernières de répondre essentiellement à leur besoin de trésorerie selon les observateurs constatant l’effondrement des investissements.

Plus encore, une étude récente a permis de découvrir qu’en parallèle, leur marge bénéficiaire s’est effondrée. Ce qui a permis aux analystes à l’origine de ce constat de dire que cette situation n’est pas sans risque pour les sociétés non financières désormais exposées à une crise financière.

La crise de trésorerie guette les entreprises non financières

Dans un rapport publié récemment, Eurler Hermes a fait savoir qu’une crise de trésorerie attend au tournant les entreprises tricolores en 2021. Une situation qui toucherait essentiellement les sociétés non financières selon les auteurs de cette note précisant que 25% d’entre elles pourraient être concernées. Ce, en prenant compte du fait qu’au premier semestre de cette année, la marge bénéficiaire de ces dernières a reculé de 7 points.

Ce qui représente dans les détails 22% du total de leur chiffre d’affaires estimé à 860 milliards d’euros. Soit, à un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne européenne de 20% avec un manque à gagner de 4 300 milliards d’euros pour un recul évoluant entre 1,3 et 5,2 points.

Des données démontrant que ce problème ne concerne pas uniquement la France, elle touche aussi les pays de la zone euro. Mais dans les deux cas, les analystes d’Eurler Hermes ont signalé que :

Face à ces pertes, si les soutiens étatiques ne sont pas prolongés au-delà du premier semestre 2021 ou que les entreprises se montrent peu enclines à emprunter à nouveau, le manque de liquidités pourrait rapidement se faire ressentir.

Et d’ajouter :

Une entreprise sur quatre pourrait être en situation de crise de trésorerie l’année prochaine.

L’impôt sur la production y joue un rôle majeur

Pour ces analystes, ce recul de 7 points de la rentabilité des entreprises non financières n’est pas le fruit du hasard étant donné que les dispositifs d’aides gouvernementaux ont permis à ces dernières de garder la tête hors de l’eau. Pour expliquer ce phénomène, ils ont ainsi fait savoir que :

Afin d’aider les entreprises à surmonter la crise, l’État français a consenti des décalages de charges. Mais l’impôt sur la production n’est pas concerné par ce décalage.

Tout cela pour dire que cette partie de la fiscalité a fortement contribué à cette décadence. Du moins, dans les deux tiers des cas selon ces experts expliquant que :

Avec un chiffre d’affaires amoindri par le premier confinement, le paiement de cet impôt à la fin du deuxième trimestre 2020 est venu directement affecter la rentabilité des entreprises françaises.

En outre, ces spécialistes ont fait remarquer que l’allègement fiscal de 10 milliards d’euros prévus par le plan de relance pour 2021 et 2022 serait largement insuffisant pour rattraper le coup. Ce, en faisant valoir que cette remise permettra aux structures concernées de ne préserver que 0,7% de leur trésorerie chaque année.

Retour au de page