Euler Hermes alerte sur la situation de trésorerie des entreprises en 2021

Trésorerie entreprise

Dans une note qu’elle a publiée, la société d’assurance-crédit Euler Hermes livre une vision inquiétante de la situation de trésorerie des entreprises d’Europe après la crise sanitaire. Fragilisées par les deux confinements et malgré les solutions d’urgence décidées par les gouvernements, elles s’exposent à un risque élevé de faillite ou de suppression d’emplois.

Pendant les deux confinements, des milliers d’entreprises, en France et dans toute l’Europe, ont dû fermer temporairement leurs portes pour se mettre en accord avec les restrictions sanitaires décrétées par les gouvernements. Ces mises à l’arrêt forcé ont pesé lourd sur leurs revenus et leur situation financière, notamment à cause d’une chute des rentrées d’argent alors que les charges, elles, restent inchangées ou presque.

Selon Euler Hermes, cette situation entraînera près d’un quart des entreprises européennes dans une grave crise de trésorerie en 2021, surtout en l’absence de décisions fortes des décideurs politiques. Des faillites et licenciements en cascade ne sont pas à exclure.

De possibles défaillances d’entreprises en série en 2021

Lentement, la crise sanitaire actuelle se dirige vers son dénouement, avec les pays européens qui annoncent successivement un déconfinement et des programmes de vaccination. Pour les entreprises, la perspective d’une reprise économique présage d’une hausse des tensions au niveau de leur besoin de trésorerie.

Ces difficultés seront d’autant plus vives que, selon les prévisions d’Euler Hermès, le redémarrage sera plus lent que prévu. Craignant une potentielle troisième vague d’épidémie, les dirigeants ont adopté une posture plus prudente au moment de décider du protocole de déconfinement.

D’un point de vue sanitaire, le choix des politiques se comprend. En revanche, sur le plan de l’économie et de la finance, cette décision expose des milliers d’entreprises européennes à des risques de faillites et de suppressions d’emplois en masse, à cause d’une crise de trésorerie déjà latente.

Selon les estimations de l’assureur-crédit, cette crise affecte des entreprises non financières dont le chiffre d’affaires représente 20 % du total des revenus des sociétés de la zone euro. En France, cette part atteint même 22 %, ce qui correspond à 860 Mds € de revenus.

L’habillement et les commerces non essentiels particulièrement exposés

Pendant les deux confinements, les soutiens étatiques tels que le report des charges et le PGE en France, ont permis de sauver plusieurs entreprises de la faillite.

Euler Hermès estime toutefois que si ces aides ne sont pas prolongées, jusqu’à un quart des entreprises de la zone euro pourraient manquer de liquidités et ne parviendront pas à financer leurs activités dans de bonnes conditions en 2021.

Le ralentissement de l’activité et la baisse de rentabilité y sont pour beaucoup, notamment en France où la marge bénéficiaire des sociétés non financières s’est repliée de 7 points en moyenne.

Dans certains secteurs d’activité, tels que les loisirs, l’hôtellerie-restauration, le transport et le textile, les pertes d’exploitation constatées par Euler Hermes se situent entre 15 à 20 % comparées aux chiffres de l’avant-Covid.

Ces statistiques font apparaître une plus grande vulnérabilité des commerces non essentiels, ceux-là même qui ont subi les deux fermetures administratives décidées par la majorité des gouvernements de la zone euro.

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