Les actionnaires devront attendre la fin de la crise du Covid-19 pour espérer recevoir leur dividende

Bâtiments d'entreprise

Les actionnaires devront attendre la fin de la crise du Covid-19 pour espérer recevoir leur dividende. Du moins, pour ceux qui sont rattachés aux entreprises bénéficiant des aides publiques liées à cette épidémie ravageuse si l’on croit la récente déclaration du ministre de l'Économie et des Finances français, Bruno Le Maire.

Dans l’Hexagone comme un peu partout où la présence du coronavirus est détectée, l’on a pu constater que les entreprises se retrouvent systématiquement en difficulté économique que beaucoup d’entre elles n’arrivent même plus à répondre à leur besoin de trésorerie.

Raison pour laquelle, gouvernement et institutions financières se sont donné la main pour leur apporter soutien notamment à travers le prêt professionnel et des allègements sociaux et fiscaux.

Des mesures qui ont d’ailleurs permis au secteur de garder la tête hors de l’eau. Certaines structures arrivent même à générer des capitaux supplémentaires qu’elles sont bien tentées de distribuer une partie des liquidités à leurs actionnaires qui tardent d’ailleurs à recevoir leur dividende.

Mais d’après une récente décision gouvernementale, ces derniers devraient encore prendre leur mal en patience tant que le coronavirus sera dans les parages.

La distribution des dividendes est suspendue temporairement

La distribution des dividendes est suspendue temporairement. C’est en cette phrase que se résume en gros la déclaration de Bruno Le Maire à la date du vendredi 27 mars dernier en faisant valoir que :

Les entreprises qui ont besoin de trésorerie aujourd'hui, en particulier les grandes entreprises, si elles ont besoin de trésorerie et qu'elles demandent l'aide de l'État, elles ne peuvent pas, elles ne doivent pas verser de dividendes.

Bruno Le Maire.

Une situation qui devrait également concerner les établissements bancaires si l’on croit la BCE qui a fait savoir le même jour que jusqu'au 1er octobre 2020 :

Les banques devraient aussi suspendre leurs dividendes et s'abstenir de rachats d'actions visant à rémunérer les actionnaires.

En parlant du secteur financier, il faut se rappeler que ce dernier travail aussi de concert avec le gouvernement dans le cadre d’un projet où l’État va garantir 300 milliards d’euros de prêt pour permettre aux entrepreneurs d’oxygéner leur trésorerie. Dans ce sens, tout a été pensé pour leur faire profiter de cette offre de financement dans les meilleures conditions. Toutefois, le ministre de l'Économie et des Finances a tenu à préciser que :

Bercy refusera par ailleurs aux entreprises qui auront versé des dividendes de bénéficier de la garantie de l'État pour de nouveaux emprunts bancaires.

Et pour en revenir au cas des entrepreneurs qui seraient tentés de distribuer les dividendes, Bruno Le Maire a également prévenu que :

Toutes les entreprises qui auraient bénéficié de reports de charges sociales ou fiscales et qui auraient versé des dividendes se verront obligées de rembourser cette avance de trésorerie sur les charges sociales et fiscales avec une pénalité d'intérêt.

Bruno Le Maire.

Ainsi, tout indique que cette restriction concerne principalement les structures bénéficiant de reports charges sociales ou fiscales puisqu’elle est plus ou moins assouplie auprès de celles qui bénéficient du dispositif de chômage partiel financé par l'État. Tout simplement parce que ces dernières sont uniquement appelées à partager les dividendes avec la plus grande modération.

Les entreprises ont entendu l’appel

Le message de Bruno Le Maire est clair, les entreprises ont intérêt à suspendre la distribution des dividendes. Et il faut croire que son appel a été entendu si l’on croit les organismes représentant ces dernières sur l’ensemble du territoire.

À commencer par la CFDT qui, à travers son secrétaire général, n’a pas hésité à dire que :

Il s’agit d’un signal fort appelant les entreprises à la cohérence.

Loin de se contenter de féliciter le ministre pour cette décision, la Confédération française démocratique du travail a même rajouté dans un communiqué que :

Elle exhorte les grands groupes à ne pas en verser en 2020 compte tenu de la crise économique provoquée par l'épidémie de coronavirus, qui a mis la France à l'arrêt.

Et il faut dire que l'Association française des entreprises privées (Afep) n’est pas en reste puisque deux jours après cette déclaration gouvernementale, elle a aussi partagé une publication adressée aux structures concernées en demandant à ces dernières de :

Appliquer la décision du gouvernement d'interdire de verser des dividendes en 2020 pour celles qui utilisent le report de paiement des charges sociales ou fiscales ainsi que celles qui ont obtenu des prêts bancaires garantis par l'État.

Et pour montrer davantage son soutien au gouvernement, cette organisation patronale a même demandé à celles bénéficiant du chômage partiel qu’elles devraient diminuer à hauteur de 20% leurs dividendes.

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