Que réserve la réforme 100 % santé aux professionnels de l’optique ?

vitrine chez l'opticien

Avec l’application de la réforme 100 % santé dès 2020, le marché optique peut connaître un bouleversement. Dans le but d’assurer leur rentabilité, les opticiens doivent chercher à innover tant dans leur business model que dans leur métier. En même temps, les consommateurs reconnaissent d’ores et déjà l’utilité et la compétence de ces professionnels.

Trois quarts des audioprothésistes estiment qu’avec la réforme 100 % santé, ils enregistreront une diminution de leur marge. Par ailleurs, deux tiers de ces professionnels croient que la réforme aura vocation à faire descendre les tarifs sur le marché libre. Les chiffres sont puisés d’une publication hors-série de « Bien Vu ».

Qu’en est-il des opticiens qui ferment déjà progressivement leurs boutiques ? Ces derniers n’ont-ils pas intérêt à miser sur les innovations technologiques pour espérer rester sur le marché ? Les possibilités demeurent nombreuses pour les professionnels de l’optique lorsqu’il s’agit de repenser l’expérience client.

Situation du marché de l’optique en 2017

En l’espace d’une décennie, le marché de l’optique a fait état d’une hausse supérieure à 21 %. Mais depuis 2017, la tendance est à la baisse. Dans l’ensemble, les ventes régressent d’environ 1 % en se référant aux chiffres publiés par la DREES.

Concernant les points de vente, un recul de 0,4 % a été constaté par rapport à 2016. En cinq ans, la croissance des fermetures des boutiques s’établit à 60,6 %, ce qui porte à 36 000 le nombre d’opticiens en activité en 2017. Nombreux sont ceux qui prennent leur retraite sans qu’ils ne trouvent quelqu’un pour reprendre l’affaire.

Les fermetures progressives de magasins peuvent également avoir être causées par une tendance : l’exercice de la profession à domicile. Les opticiens concernés totalisent actuellement près de 350. La concurrence ne s’amenuise donc pas pour autant.

D’ailleurs, le taux de chômage dans le secteur a baissé de 2 % entre 2016 et 2017, bien qu’il excède encore la moyenne nationale (8,9 %). Mais cette baisse est-elle tout simplement la résultante d’une diminution du nombre d’inscrits dans la profession ?

Repenser les modèles économiques pour assurer la pérennité de la profession

Dès l’entrée en vigueur de la nouvelle réforme, les opticiens ne pourront plus fixer des prix différents. De plus, les politiques gestionnaires basées sur la rationalisation des coûts ne permettent plus de générer des bénéfices, à en croire le taux de résultat. Au contraire, les magasins doivent financer leur besoin en fond de roulement, de manière à payer les diverses charges d’exploitation. Bien que le taux de 6,2 % soit encore rassurant, le repli progressif peut alarmer.

Ainsi, les opticiens développent leur parc dédié à l’audio. D’après les données collectées auprès du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem), les ventes ont augmenté de 7,7 % en 2017 sur le marché de l’audiologie.

Pour demeurer rentables et augmenter leurs parts de marché, les opticiens devraient également prendre les dispositions suivantes :

  • multiplication des prestations offertes en misant sur les services de conseil et de coaching ;
  • développement des services digitaux avec la téléconsultation et la création d’applications ;
  • différenciation de l’offre en se démarquant sur des produits dotés d’une forte valeur ajoutée comme les verres et les montures, et ce, en s’imposant en tant que spécialiste de la santé visuelle.
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