Les PME prévoient d’investir massivement malgré les craintes liées à la conjoncture économique mondiale

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À travers une enquête récente réalisée auprès d’entreprises siégeant dans plus d’une dizaine de pays à travers le monde, Bibby Financial et Euler Hermes ont démontré l’inquiétude des PME face à la conjoncture économique mondiale. Ces baromètres ont également mis en exergue la détermination des dirigeants concernant les perspectives d’investissement.

Les PME prévoient d’investir, malgré les craintes liées à la conjoncture économique mondiale. C’est du moins, ce que les résultats de l’étude initiée par Euler Hermes et Bibby Financial ont fait valoir en démontrant que 8 entreprises sur 10 sont prêtes à s’y lancer dès cette année.

Ainsi, tout indique que les dirigeants d’entreprise sont plus que déterminés à développer leurs activités. Et ce, malgré leurs inquiétudes grandissantes. En prenant en compte les risques qui pèsent sur l’économie, ils sont en effet bien nombreux à penser que leur situation pourrait se dégrader pour les entrainer à faire face à de nombreux défis.

L’inquiétude gagne le cœur des PME, mais…

Face à une conjoncture économique mondiale incertaine, l’inquiétude gagne le cœur des dirigeants d’entreprise si l’on croit Ana Boata qui a tenu à faire savoir que ce sentiment d’incertitude concerne principalement les PME en précisant que :

« Elles ont moins de matelas de sécurité que les grandes entreprises ».

Ana Boata.

Cette économiste en charge de l’Europe chez Euler Hermes estime en effet que cette situation n’est pas sans impact négatif sur l’état financier de ces dernières qui ont davantage du mal à répondre à leur besoin de trésorerie. À ce responsable d’apporter plus de précision :

« Les difficultés de trésorerie se font de plus en plus sentir en 2019. Même si les taux d’intérêt bas sont favorables aux investissements des PME, la faiblesse des marges augmente leur dépendance à la dette.

 

Un avis partagé par Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes qui a ajouté que :

« Dans un contexte d’accentuation du risque d’impayé, faire respecter les délais de paiement sera un défi majeur pour les PME.

Ludovic Subran.

Mais il faut dire qu’il ne s’agit là que d’une infime partie des soucis des concernés puisqu’elle ne représente 32 % des votes avant le manque de main-d’œuvre qualifiée avec 29 % à son actif. Il se trouve en effet qu’avec un rapport élevé à 36 %, les craintes liées à la régulation publique ou à la législation l’ont devancée comme pour le cas de la hausse des coûts de production qui est de 42 %.

Soit, autant d’indices qui ont permis à Ludovic Subran de dire que :

« Nous estimons que les défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale croîtront de +8 % en 2020, soit une 4e année consécutive de hausse.

Ludovic Subran.

N’empêche cependant que ces appréhensions sont loin de dissuader ces structures d’avancer. La preuve, 85 % des dirigeants se disent prêts à se lancer dans les investissements afin de développer leurs activités. Une tendance qui se fait davantage sentir dans certains pays comme les États-Unis ou la République tchèque qui affichent un pourcentage élevé à 92 % contre 73 % pour le Royaume-Uni et 81 % pour la France. À Ana Boata d’expliquer la raison de ce faible taux auprès des Britanniques :

« Le Brexit est avant tout un problème européen. Cette décision a beaucoup pesé sur les PME au Royaume-Uni notamment au niveau des décisions d’investissement.

Ana Boata.

La conjoncture économique mondiale pointée du doigt

Il va sans dire que les PME ont beaucoup de soucis à se faire même si elles sont prêtes à relever le défi à travers les investissements. Et si elles en sont arrivées là, c’est principalement à cause de la conjoncture économique mondiale qui demeure incertaine au point d’accentuer la tendance au ralentissement de la croissance de l’économie qui s’est enclenchée depuis des années. À Ludovic Subran d’ajouter :

« Les risques de récession existent, et en 2020, l’économie mondiale enregistrera son rythme de croissance le plus faible depuis 2009 (+2,4 %) ».

Ludovic Subran.

Différentes raisons en seraient la cause si l’on croit les chefs d’entreprise ayant répondu au sondage. Entre autres :

  • La situation politique américaine pour 42 % des répondants ;
  • Le Brexit pou 35 % ;
  • L’augmentation des coûts des matières premières pour 23 % ;
  • Le protectionnisme et le déclin du commerce mondial pour 20 % ;
  • La baisse des taux d’intérêt 16 %.

Ainsi, tout indique que la situation politique américaine figure en tête de liste des préoccupations. Et ce, depuis que Donald Trump s’est lancé dans la guerre commerciale opposant les États-Unis à la Chine ou dans la mise en place des sanctions liées au conflit entre Boeing et Airbus.

Soit, autant de tensions protectionnistes qui plombent lourdement de nombreux segments du secteur entrepreneurial à travers l’Europe. Et dans ce domaine, force est de constater que la situation concerne principalement l’industrie aéronautique, l’agroalimentaire ou encore le commerce de vins et spiritueux.

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