Les affactureurs doivent encore convaincre les PME et les TPE françaises

gestion de factures en entreprise

En 2018, les opérateurs économiques de l’Hexagone ont réalisé une année record en matière de créances. La France devient notamment le numéro un du factoring en Europe. Cela dit, les TPE comme les PME considèrent toujours ce mode de paiement de facture comme complexe. De plus, les petites structures trouvent cette solution onéreuse.

Pour faire face aux retards de paiement qui sont souvent préjudiciables à leur trésorerie, certaines entreprises font appel au factoring. Également appelée affacturage, cette solution consiste à vendre des factures à un intermédiaire bancaire pour percevoir leurs paiements plus rapidement. L’intervention de l’affactureur implique alors une commission définie au préalable dans la convention établie entre les deux parties.

Dans l’Hexagone, les créances ont atteint 320,4 milliards d’euros en 2018, soit une hausse de 10,2 % en un an. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’ASF (Association française des sociétés financières). Cette croissance se reflète notamment à travers l’intérêt grandissant des entreprises pour l’affacturage.

Des offres ciblant les petites entreprises

Les intermédiaires bancaires rachetant les créances des entreprises sont couramment appelés « factors » ou affactureurs. Malgré l’intérêt accru pour l’affacturage, il s’avère que les petites entreprises hésitent souvent à faire appel aux services des factors.

Ces professionnels ont alors décidé d’adapter leur offre afin de mieux atteindre ces cibles stratégiques. Ils ont notamment développé des packagings et des forfaits spécifiques ainsi que des processus digitalisés.

Comme l’explique le directeur général délégué de Factorfrance, Philippe Mutin :

« Les TPE représentent un marché qu’il nous faut conquérir, elles sont pour l’instant plus portées sur le découvert bancaire que sur l’affacturage ».

Philippe Mutin.

La France recense actuellement une vingtaine d’affactureurs, dont la moitié se consacre exclusivement au factoring. Le reste exerce des activités mixtes.

Le secteur compte par ailleurs quelques indépendants à l’instar de Bibby Factor et des plateformes digitales telles que Finexkap. Ces acteurs se positionnent d’emblée sur le marché porteur représenté par les petites structures.

La France devient le pays ayant le plus recours au factoring en Europe

D’après la déléguée générale de l’ASF, Françoise Palle-Guillabert, l’affacturage a permis de traiter plus de 73 millions de factures en 2018. Ces chiffres confirment ainsi son statut de métier de flux.

Le factoring s’impose actuellement comme le premier mode de financement des entreprises à court terme. Cette solution devance d’ailleurs le découvert bancaire dans ce cas de figure. Plus de 40 000 établissements professionnels ont adopté ce mode de financement l’année dernière. La France dépasse alors le Royaume-Uni, devenant ainsi le pays ayant le plus recours à cette solution en Europe.

Concernant les petites entreprises, elles se montrent encore réticentes vis-à-vis de cette solution parce qu’elles la jugent chère et compliquée. Selon les chiffres communiqués par la Banque de France, les TPE ne représentent que 11,9 % des souscripteurs, contre 33,1 % pour les PME.

Elles ont toutefois commencé à s’intéresser davantage au factoring depuis environ une décennie. Pourquoi ? Parce qu’elles sont trop souvent confrontées à des retards de paiement importants, pouvant aller jusqu’à 60 jours.

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