Aux États-Unis, le 19 février dernier, Elon Musk a tweeté sur la production de 500 000 véhicules par Tesla en 2019. La SEC (Securities and Exchange Commission). l’a alors accusé de ne pas avoir respecté les termes de leur accord à l’amiable conclu en septembre 2018 qui stipulait qu’il ne devait pas envoyer de tweets susceptibles d’impacter le cours de l’action du constructeur.
Elon Musk, CEO de Tesla, a récemment publié sur Twitter que le constructeur allait produire 500 000 véhicules électriques cette année. Jusqu’ici, le groupe n’a cependant parlé que de 400 000 unités environ en raison de problèmes concernant la production de la Model 3.
Le tweet de l’entrepreneur a fait réagir la SEC. Si les conséquences de la plainte du gendarme américain de la Bourse restent encore difficiles à déterminer pour l’instant, plusieurs analystes estiment qu’il s’agit de la dernière chose dont avaient besoin les investisseurs dans une période charnière où l’entreprise essaie d’accroître la demande et la production de la Model 3 en Europe et en Chine.
Après que la SEC lui a reproché d'avoir enfreint les termes de l’accord qu’ils ont conclu l'an dernier, Elon Musk s’est vu octroyer deux semaines pour prouver à la justice sa bonne foi. Dans un documentaire judiciaire visualisé par l’AFP, la juge Alison Nathan a intimé :
« Le plaignant Elon Musk doit soumettre à ce tribunal d'ici le 11 mars des éléments soutenant pourquoi il ne devrait pas être conclu qu'il a enfreint les termes de l'accord ».
Alison Nathan
En général, la justice américaine n’apprécie pas vraiment les récidives, en particulier lorsqu’il s’agit de dossiers compromettant la crédibilité des marchés financiers. En raison de son tweet, Elon Musk pourrait perdre la direction de Tesla. Son départ permettrait de recruter plus facilement des cadres supérieurs et de les maintenir, d’après certains. Pour sa part, Gene Munster, directeur associé de Loup Ventures, estime que l’entrepreneur ne peut être remplacé et procure un réel avantage à Tesla.
Le besoin de trésorerie et les multiples de valorisation élevés sont plusieurs facteurs pesant sur Tesla d’après Jeffrey Osborne, analyste chez Cowen. Celui-ci a souligné :
« Les Model S et X commencent à faire face à la concurrence des producteurs européens dans le segment du luxe et la Model 3 a complètement épuisé sa clientèle de base en raison d’un manque d’infrastructure et des tarifs douaniers qui entravent les déploiements en Europe et en Chine ».
Jeffrey Osborne
D’après les experts, la plainte de la SEC risque de mettre sous pression les actions du constructeur automobile même si ceux qui ont ajusté leurs recommandations d’investissement ou leur objectif de cours suite à cet épisode sont peu nombreux. Jeffrey Osborne a ajouté :
« Nous ne pensons pas que Tesla avait besoin de cette distraction supplémentaire pour sous-performer ».
Jeffrey Osborne
À noter qu’avant la chute en février dernier, l’action perdait déjà 4 % depuis le début de l’année.
