L’insuffisance de main-d’œuvre pénalise les entreprises françaises

Des salariés en attente

Durant les trois premiers mois de 2019, les entreprises françaises ont enregistré un certain recul au niveau de leur trésorerie par rapport au dernier trimestre de 2018. C’est ce qui ressort du baromètre initié par BpiFrance et Rexecode pour cette période en soulignant que l’insuffisance de main-d’œuvre y tient un rôle prépondérant.

Entre le 29 avril et le 13 mai 2019, BpiFrance et Rexecode ont engagé un sondage en ligne auprès de 1 200 petites et moyennes entreprises évoluant dans le secteur marchand non agricole. Son objectif étant de déterminer les principales entraves à la croissance de ces dernières.

Ainsi, les 468 PME répondant à cette invitation ont permis de savoir que l’insuffisance de mains-d’œuvre figure en tête de liste puisque plus de la moitié des entrepreneurs interrogés ont pointé du doigt les difficultés à recruter du personnel en notant une absence accrue de candidats.

C’est pourquoi certains d’entre eux ont décidé d’apporter certains changements à leur stratégie de recrutement. Et il faut croire que le gouvernement est aussi conscient de l’existence de ce type de problème qu’il a adopté une initiative inspirée du volontariat international en entreprise pour contribuer à la relance du système.

Un problème de taille pour les PME

Parmi les 468 entrepreneurs ayant répondu à ce sondage, 82% ont affirmé que les difficultés à recruter font figure de problème de taille pour eux. D’ailleurs, ils étaient 81% à pointer du doigt l’absence de candidats lors des recrutements et 57% à dire que c’est l’entrave majeure à la croissance de leurs activités. À Baptiste Thornary, économiste à Bpifrance d’ajouter :

Sur les freins à la croissance, ce qui a pris de l’ampleur, ce sont les difficultés de recrutement. Plus que jamais, c’est le frein numéro un, cité par les PME. Ce phénomène a un vrai impact macroéconomique sur l’activité.

Baptiste Thornary.

Dans ce sens, ce responsable a d’ailleurs tenu à indiquer que cette situation se reflète à travers un recul au niveau du besoin de trésorerie ou d’investissement des entreprises au premier trimestre 2019 en précisant que :

Le ralentissement de l’activité en France se concrétise par un léger repli d’indicateurs relatifs à la trésorerie des PME et sur les perspectives d’investissement.

Et il faut dire que les poids lestant le développement du secteur entrepreneurial ne se limitent pas uniquement à l’absence de candidats, les individus interrogés ont également cité d’autres facteurs liés à ces derniers. Entre autres :

  • Le niveau de qualification (45%) ;
  • Le manque d’expérience (26%) ;
  • L’adaptabilité dans l’entreprise (22%).

Des mesures pour rectifier le tir

Il va sans dire que le manque de main-d’œuvre engendré par les difficultés au recrutement soit le facteur majeur lestant le développement des activités des entreprises. Cependant, il faut préciser que 27% d’entre elles ont quand même évoqué certaines lacunes de leur côté, malgré le fait qu’elles sont très peu nombreuses à l’admettre puisque seules :

  • 9% d’entre elles ont invoqué une mauvaise organisation de leur part ;
  • 6% pour un manque de notoriété de la société ;
  • 5% pour des perspectives de carrières pas très intéressantes.

C’est ce qui a d’ailleurs conduit les auteurs de ce sondage à affirmer que :

Ces obstacles liés à l’organisation de l’entreprise restent relativement peu cités par les dirigeants et relèvent sans doute davantage de la perception des candidats.

Quoi qu’il en soit, certaines mesures ont été adoptées afin de rectifier le tir. Ainsi :

  • 55% des entreprises ont modifié leurs stratégies de recrutement ;
  • 18% ont opté pour la fidélisation des salariés en service en proposant des avantages monétaires ;
  • 26% proposent d’accroître la durée du travail des salariés en place ;
  • 23% proposent des actions de formation ;
  • 21% ont revu à la baisse leurs attentes en termes de formation.

Avec la mise en place du volontariat territorial en entreprise (VTE), le gouvernement n’est pas en reste. À travers cette initiative, l’exécutif espère atteindre les 100 VTE signés d’ici septembre pour ensuite atteindre 2000 l’année prochaine et 5000 dans cinq ans. Au directeur des études chez BpiFrance d’en expliquer l’objectif :

Le but du VTE est d’orienter le plus de candidats possible vers les PME et essayer de lutter contre cette absence de qualification ou d’adéquation aux offres.

Une affirmation que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie a soutenu en ajoutant que :

C’est une opportunité pour apprendre et prendre des responsabilités pour les jeunes diplômés.

Bruno Le Maire.

À noter que ce concept est inspiré du VIE (volontariat international en entreprise). Celui qui est destiné à optimiser les chances des candidats désirant travailler au sein des différentes structures entrepreneuriales évoluant notamment dans le secteur industriel qu’il s’agisse d’ETI ou de PME.

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