Les entreprises tunisiennes recourent aux crédits à court terme pour combler leur BFR

 Littoral en Tunisie

D’après une enquête initiée par la BIAT, les entreprises tunisiennes auraient du mal à se développer convenablement. Les résultats de cette étude de la Banque internationale arabe de Tunisie a, en effet, permis de constater que ces structures font face à différentes problématiques non négligeables que chacune essaie de maîtriser, grâce à des crédits à court terme.

La BIAT, par le biais de Mehdi Masmoudi, son responsable du pôle conseil financier fait un état des lieux des entreprises opérant en Tunisie en se basant sur les résultats de l’étude portant sur le BFR (besoin en fonds de roulement).

Il en ressort que des problèmes de taille font rempart à la croissance de ces structures notamment en ce qui concerne la durée des délais de paiement qui sont nettement plus étendus que dans d’autres pays tels que l’Europe avec une moyenne de 45 jours. Il s’avère également qu’afin de trouver des ressources financières permettant de combler leur besoin, de plus en plus de sociétés se tournent vers des crédits à court terme.

Le délai de paiement comme rempart principal

Nombreuses sont les difficultés qui pénalisent le BFR des entreprises tunisiennes. Et d’après Mehdi Masmoudi, le délai de paiement y serait pour beaucoup. À cet expert financier de donner son avis :

« Je pense que le facteur le plus important qui impacte le BFR des entreprises tunisiennes est l’absence d’une législation sur les délais de paiement. Alors qu’en France, la loi impose aux entreprises de payer leurs fournisseurs au maximum dans les 60 jours à compter de la date de facturation ».

Mehdi Masmoudi.

En effet, cette latence peut atteindre jusqu’à 4 mois en Tunisie si la moyenne est de 45 jours du chiffre d’affaires (CA) en Europe. Mettant ainsi en péril le chiffre d’affaires en laissant vide les caisses un peu trop longtemps.

D’un autre côté, Mehdi Masmoudi a également pointé du doigt d’autres sources de crises de trésorerie. Soit :

  • L’absence de planification ou mauvaise estimation du coût du BFR ;
  • La situation économique du pays qui prolonge encore plus l’écoulement des stocks et les délais de recouvrement des créances.

S’ajoutant à cela, la maîtrise de ce besoin qui est considéré comme « mauvaise » pour 45% à 50% des sociétés dépassent les 120 jours du CA.

Le crédit à court terme à la rescousse

Il est évident que dans ce pays d’Afrique du Nord, les entreprises éprouvent des difficultés en ce qui concerne leur besoin en fond de roulement. Ce qui les incite à faire appel au crédit à court terme afin de combler le vide.

En effet, ce type d’emprunt gagne de plus en plus du terrain auprès des entrepreneurs dont le pourcentage est passé à 60% en 2017, s’il était à 55% un an auparavant pour n’en laisser plus que 40% des financements au BFR. À Mehdi Masmoudi d’y apporter plus d’explication :

« Il s’agit bien entendu d’une moyenne et il y a toujours de bons et de moins bons élèves, puisque 1 entreprise sur 3 a un fonds de roulement négatif et finance donc 100% de ces besoins par des crédits à court terme. Ce sont des entreprises très dépendantes financièrement et qui doivent recourir à leurs banques pour investir un dinar supplémentaire dans son BFR et ainsi réaliser un chiffre d’affaires additionnel ».

Mehdi Masmoudi

Toutefois, ce responsable tenait à préciser que d’autres structures s’y lancent pour d’autres raisons :

« Ce sont des entreprises avec d’excellentes assises financières et qui pourraient aisément s’endetter à court terme pour financer une évolution de l’activité et donc du BFR ».

Mehdi Masmoudi

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