Les commerçants comptent compenser leurs pertes grâce aux soldes d’hiver

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En France, les soldes d’hiver ont débuté le 9 janvier dernier et prendront fin le 19 février prochain. Pour les commerçants, c’est l’occasion de combler les trous de trésorerie liés aux mouvements des Gilets jaunes qui se sont tenus chaque samedi, depuis le 17 novembre 2018. Les soldes leur permettront-ils réellement d’y parvenir ?

Les commerçants mis à mal par les manifestations des Gilets jaunes espèrent compenser le manque à gagner des 2 derniers mois de 2018 et écouler leurs stocks au cours de la période durant laquelle se tiendront les soldes d’hiver. Représentant 20 % en moyenne du CA annuel des commerçants, ceux-ci revêtent une véritable dimension de survie pour certains d’entre eux.

Selon le délégué général de Procos, Emmanuel le Roch, les rabais ont encore plus d’importance cette année en raison du contexte. Les pertes liées aux différents actes des manifestants pour le commerce de détail avaient en effet été estimées à 2 milliards d’euros par la FCD.

Chutes de CA jusqu’à -13 % en décembre

Les manifestations des Gilets jaunes ont eu lieu au cours d’une période cruciale pour le commerce de détail. Les pillages, les blocages d’accès aux magasins et autres ont entraîné d’énormes trous de trésorerie que les commerçants vont devoir à tout prix combler.

Emmanuel Le Roch souligne :

En novembre, nos adhérents ont subi des chutes de leurs chiffres d’affaires de 6,8 % et c’est descendu jusqu’à 12-13 % lors des quinze premiers jours de décembre.

Le délégué général a aussi évoqué de très importants écarts en fonction des villes et des régions. Même si les résultats se sont avérés plutôt favorables pour les 2 derniers week-ends de décembre, le mois s’est terminé entre -4 et -2 % pour les commerçants. Pour une profession comportant de nombreuses enseignes dont l’activité est saisonnière, cela reste très difficile.

Les commerçants sont plutôt pessimistes

Début décembre 2018, l’IFM avait prévu que l’année se terminerait sur une baisse de 2,9 % pour la consommation de textile et d’habillement, soit l’un des pires reculs pour ce marché depuis 10 ans.

L’Alliance du commerce avait noté que le besoin de trésorerie des commerçants sera par conséquent élevé, d’une part, et que les échelonnements de règlement des charges fiscales et sociales prévus par le gouvernement seront lents et complexes à mettre en œuvre, d’autre part.

Le directeur général de l’Alliance du commerce, Yohann Petiot, avait fait remarquer que les adhérents de l’organisation professionnelle étaient assez pessimistes à l’approche des soldes du fait de ce climat morose. De son côté, le directeur associé chez Bonial, Laurent Landel, avait mis en exergue une difficulté :

C’est très clairement le pouvoir d’achat : il est fort à parier que les consommateurs, avec l’arrivée du prélèvement à la source [sur leurs fiches de paie fin janvier], soient plutôt prudents.
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