Pharnext lève des fonds pour prolonger son autonomie financière

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Le 23 janvier dernier, Pharnext a annoncé avoir levé 15 millions d'euros auprès de CB Lux. L’opération s'est faite sans décote au prix unitaire de 14,70 euros par action. Elle permet à la société biopharmaceutique de repousser son autonomie financière de 5 à 6 mois. À noter que fin août 2018, elle disposait de 31 milliards d’euros de trésorerie.

Pharnext renforce sa trésorerie grâce à une levée de fonds auprès de CB Lux, le holding financier de Claude Berda. Présent au capital de la société biopharmaceutique depuis son introduction en Bourse, l'homme d'affaires franco-suisse voit sa participation passer de 21,1 à 27,3 %.

La consommation de trésorerie mensuelle de Pharnext frôle les 3 millions d’euros. La sécurisation de ses opérations sur les mois à venir constitue un enjeu majeur pour la biotech parisienne. En tête de liste, se trouvent les demandes d’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour Syngility, un produit en développement clinique pour le traitement de la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A.

Quelles sont les opérations prévues en 2019 ?

Pharnext prévoit de déposer les demandes d’AMM pour Syngility aux États-Unis, auprès de la FDA, au cours du second semestre 2019, et en Europe, auprès de l’EMA, d’ici la fin de l’année. En parallèle, la société procède à des investissements significatifs dans son infrastructure commerciale. À terme, l'équipe commerciale qui sera dirigée par le Dr Serge Fitoussi devrait compter 30 à 60 visiteurs médicaux.

Il faut savoir qu’une poignée d’actionnaires contrôle le capital de Pharnext. Hormis CB Lux, Pierre Bastid et Truffle Capital en sont également mandataires avec respectivement 19,7 % et 8,6 %.

Son CEO et cofondateur, Daniel Cohen, détient aussi des parts significatives. Le partenaire chinois Tasly, pour sa part, verse une participation d’environ 10 %, y compris les obligations convertibles. Une OPA hostile n’est donc pratiquement pas envisageable.

Selon les estimations, la disponibilité de données sur la maladie de Charcot-Marie-Tooth et la maladie d'Alzheimer devrait permettre d’augmenter l’intérêt, notamment spéculatif, des industriels. Il s’agit en effet de 2 indications avec un besoin médical et un potentiel économique très forts. Des essais cliniques y afférents seront lancés par Pharnext cette année. Les premiers résultats sont attendus pour 2020.

Une autre solution pour renforcer la trésorerie

Pour Pharnext, conserver un matelas financier confortable représente un enjeu aussi opérationnel que stratégique. Étant en pleine négociation avec des industriels pour la signature d’une licence pour Syngility, la société a tout intérêt à surveiller de près son besoin de trésorerie.

Par ailleurs, elle doit œuvrer au soutien de sa valorisation afin de garantir les termes d'un accord susceptible d’entraîner une entrée à son capital.

Pour renforcer ses moyens et éviter une dilution, Pharnext peut s’orienter vers les emprunts bancaires. Bien que rare dans le domaine de la biotech, cette solution peut être envisagée pour assurer le financement des étapes commerciales et règlementaires suivant le succès d’un essai en phase III.

L’étude pivotale de phase III menée pendant 15 mois a en effet démontré l’efficacité et l’innocuité du Syngility pour le traitement de la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A. Ce produit apporte pour la première fois une amélioration significative chez les patients par rapport au placebo.

Pharnext a aussi l’intention de lancer un essai pédiatrique de phase III dans le courant du premier semestre 2019 sur la base du PIP (plan d’investigation pédiatrique) entendu avec l’EMA.

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