Davantage de start-up plébiscitent la transparence salariale

travail au sein d'une start up

Sur les réseaux sociaux, des autoentrepreneurs œuvrant dans l’univers de la tech brisent certains tabous. Ils misent sur la transparence salariale. Des freelancers de l’Hexagone ont même participé à cette révolution. Un des cofondateurs de la jeune pousse Imfusio avance que cette pratique bouscule les mœurs, les questions d’argent étant personnelles chez les Français.

Buffer est une pépite britannique qui a décidé de porter à la connaissance de tous ses salariés, la grille salariale via son site Internet. Si cette démarche peut passer sans encombre dans les entreprises des pays anglophones, la culture judéo-chrétienne rend son application peu aisée dans les entreprises françaises.

Celle qui dirige le cabinet de conseil Aequiso, Corinne Hirsch, indique qu’il n’est pas d’usage de communiquer les chiffres, que ce soit entre collègues ou entre amis.

Une avancée pourrait voir le jour avec l’application de la loi Pacte, qui a été adoptée par les députés, en première lecture, au mois d’octobre dernier. Explications !

Les firmes françaises cotées devront communiquer la moyenne des salaires en vertu de la loi Pacte

Auparavant à la tête de Yoplait au sein de la région Asie-Pacifique, Corinne Hirsch estime que la transparence en matière de salaire doit être impulsée par le gouvernement.

Si la loi sur le financement des entreprises entre justement en vigueur en France, les quelque 700 sociétés devront se soumettre à cette obligation de transparence salariale. La moyenne des salaires des employés tout comme la différence de rétribution entre les dirigeants sera renseignée tous les ans.

Bien que le chemin soit encore long comparé aux règlementations suédoises et norvégiennes, certains professionnels de la tech en France s’y sont déjà lancés. Tel est le cas des travailleurs en ligne exerçant par exemple à Montpellier ou à Toulouse.

Cette pratique a été initiée par Rodolphe Dutel, qui a créé une plateforme dédiée aux freelancers. Les salaires y sont publiés en tout anonymat. Le fichier, qui a été divulgué en juillet dernier et rempli par près de 700 participants, a également été partagé aux salariés du secteur.

Un salaire « juste » qui varie en fonction des bénéfices accumulés par la société

Depuis 2016, les salaires nets mensuels chez Imfusio oscillent entre 2 700 euros et 5 000 euros, en fonction des bénéfices engrangés par l’entreprise et donc du besoin de trésorerie. En effet, les employés décident communément d’une éventuelle hausse/baisse des rémunérations à l’occasion d’une réunion qui se déroule tous les quatre mois.

À en croire les propos des représentants des start-up et entreprises adeptes de la transparence salariale, les retombées sont positives. Yaël Guillon, le co-créateur d’Imfusio révèle une explosion des engagements des collaborateurs.

Les employés de la holding Thermador Group sont également informés de la grille salariale lors de la réunion annuelle impliquant ses 17 sociétés. Si des primes annuelles sont accordées en fonction des marges encaissées par la société, la réévaluation des salaires est régulière.

En outre, le groupe tient compte du parcours et de l’âge de chaque employé. Guillaume Robin, le PDG de la société de plomberie affirme que les recrues ne négocient pas beaucoup sachant que le salaire proposé à l’embauche se veut « juste ».

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