Une PME peut désormais se vendre à plus de 10 fois son EBITDA

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Une PME peut désormais se vendre à plus de 10 fois son EBITDA. C’est du moins ce qu’a récemment fait valoir l’indice Argos Wityu à travers la publication de son dernier rapport. Ainsi, tout indique que, grâce au taux négatif des intérêts, les industriels peuvent désormais se permettre d’investir massivement dans ces structures plutôt que de choisir d’autres placements.

Avec un tarif moyen évalué à plus de 10% son résultat brut d’exploitation (EBITDA) au troisième trimestre dernier, le prix à l’acquisition d’une PME dans la zone euro a désormais atteint un niveau record jamais enregistré en l’espace de quinze ans si l’on croit le dernier indice Argos Wityu.

Et d’après cet indicateur, différents facteurs ont contribué à cette flambée, mais il a tenu à préciser que la tendance baissière des taux d’intérêt qui s’est effectués durant cette période y est pour beaucoup en ramenant le niveau en zone négative tout comme la rareté de l’offre par rapport à la demande suite au changement de stratégie des grands groupes.

Le taux négatif des intérêts a ouvert la voie…

En 2019, la flambée des prix à l’acquisition des PME était au rendez-vous dans la Zone Euro pour permettre à ce type de structure d’être valorisée à hauteur de 10,1 fois son EBITDA, voire 11 fois au troisième trimestre de cette année. C’est ce du moins, ce qu’a fait valoir Argos Wityu en publiant les résultats de ses enquêtes sur le sujet.

Et d’après l’agence, la tendance baissière des taux d’intérêt y est pour beaucoup en permettant aux investisseurs de répondre à leur besoin de trésorerie dans les meilleures conditions. À Louis Godron, associé d’Argos Wityu d’apporter plus de précision :

« Les taux négatifs exercent une très forte incitation sur les industriels pour investir dans des entreprises avec lesquelles ils ont des synergies et générer encore plus de cash-flow, plutôt que de confier leur trésorerie en banque ou en gestion d’actifs [à taux nul ou négatif. ndlr]. Et comme ils sont en bonne santé financière, ils peuvent profiter des taux pour s’endetter massivement ».

Louis Godron.

Ainsi, tout indique que ces acteurs ont su profiter de la situation pour optimiser leur capacité à acquérir une nouvelle structure. Ce qui n’est toutefois pas sans risques notamment pour les fonds si l’on croit Louis Godron qui s’est exprimé en ces termes :

« S’ils veulent déployer leur excès de cash, les fonds sont contraints d’investir au moins la moitié des montants d’acquisition en capital et ils ont des capacités d’endettement plus limitées que les entreprises. Leur coût en capital et donc d’acquisition est donc plus élevé ».

Louis Godron.

La rareté de l’offre a accentué la situation

Il va sans dire que si au troisième trimestre de cette année, le prix des PME a atteint la barre des 11% de la valeur de leur EBITDA, c’est en grande partie à cause des taux négatifs des intérêts.

Toutefois, Argos Wityu a tenu à faire savoir qu’un autre élément n’a fait qu’accentuer la situation, la rareté de l’offre. À Louis Godron d’expliquer :

« Quand un groupe détient des dizaines de filiales, en céder quelques-unes ne présente plus d’intérêt d’un point de vue financier. En revanche, les conserver permet de bénéficier de la trésorerie qu’elles dégagent ».

Louis Godron.

Et il faut dire que cette tendance ne date pas d’hier puisqu’elle était déjà au rendez-vous depuis près de cinq ans. La preuve, les opérations de fusions-acquisitions de « mid-cap » sont passées de 50% des transactions en septembre 2014 à 30% en 2019 sur la même période. Ce niveau aurait même descendu à 26% au deuxième trimestre de cette année pour ne représenter plus que 200 opérations réalisées.

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