Des emprunts obligataires record pour 2020

poignée de main lors de gestion d'emprunts financiers

205 milliards d’euros, c’est le montant des obligations à moyen et long terme que prévoit d’émettre l’État français en 2020. Un endettement jamais atteint justifié par un besoin de financement en hausse. Cette progression est surtout liée aux crises sociales et au déficit budgétaire qui continue de se creuser.

Émissions de 205 milliards d’euros

Crises sociales, financement du déficit… L’État français fait face à des charges supplémentaires accablant sa trésorerie. Pour y faire face, l’exécutif prévoit de lever 205 milliards d’obligations à moyen et long terme en 2020, soit le plus important programme d’émissions jamais réalisé dans l’histoire de la République.

Selon l’Agence France Trésor (AFT), l’organe en charge de la gestion de la dette publique,

« Il s’agit là d’un record d’endettement justifié par le financement d’un déficit budgétaire estimé à 93,4 milliards d’euros, mais aussi par le remboursement de 136,4 milliards d’euros de dette à moyen et long terme arrivant à échéance et d’autres charges annexes : besoin de trésorerie (1,3 milliard), reprise partielle de la dette de la SNCF (1,8 milliard)… ».

Dans le projet de loi de finances 2020, le besoin total prévisionnel de financement de l’État est passé de 230,5 à 230,8 milliards d’euros.

« Une révision à la hausse résultant des ajustements techniques du déficit financier »,

précise l’AFT.

Rachat de titres et reprise de dette

Le refinancement des dettes arrivées à échéance en 2020 a aussi connu une augmentation, ce qui entraine inexorablement à une révision à la hausse des besoins de financement de l’État.

En parallèle, les obligations indexées sur l’inflation ont représenté un coût loin d’être négligeable : celles-ci sont passées de 1,3 milliard d’euros en 2018 à 5,9 milliards cette année. À cela s’ajoute la reprise partielle de dette de la SNCF Réseau qui s’est élevée à 1,8 milliard d’euros.

Plusieurs dispositifs sont annoncés pour couvrir les besoins de financement de l’État, hormis le programme d’emprunt. Parmi ceux-ci, l’augmentation des dépôts des correspondants du Trésor – organisme habilité à réaliser des opérations de recettes et de dépenses – et les abondements du Fonds pour l’innovation qui s'établissent au total à 6,4 milliards d’euros.

Par ailleurs, le recul du déficit (-4,3 milliards d’euros) et la baisse des besoins de trésorerie (-1,3 milliard) devraient contribuer à compenser l’excédent de charges.

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